Ce rapport, intitulé Reconstruire les pêcheries La route à suivre (disponible en anglais pour le moment) propose aux responsables de l’élaboration des politiques de la pêche un ensemble de principes et lignes directrices réalistes et pragmatiques à retenir pour concevoir et mettre en œuvre des plans de reconstitution qui contribuent à la croissance verte et préservent les moyens de subsistance des populations vivant directement ou indirectement de la pêche.
Rendu public aujourd’hui par Yves Leterme, Secrétaire général adjoint de l’OCDE, et Carl Christian Schmidt, chef de la Division des politiques des pêcheries de l’Organisation, à l’occasion de la journée de l’OCDE dans le cadre de l’EXPO 2012 à Yeosu (Corée), le rapport fait valoir que la pêche et l’aquaculture jouent un rôle essentiel dans l’économie et la sécurité alimentaire mondiales. Les produits issus de ces activités, qui arrivent en tête dans le commerce international de produits alimentaires, constituent la principale source de protéines pour plus d’un milliard d’habitants tout en assurant des millions d’emplois aux populations côtières des pays développés et en développement.
Toutefois, la situation d’un grand nombre de pêcheries de la planète laisse à désirer, d’un point de vue à la fois économique et biologique. Malgré la mise en œuvre de plans de rétablissement, la surpêche a provoqué l’effondrement des stocks d’espèces emblématiques comme le cabillaud de l'Atlantique Nord-Ouest – près de 30 % des stocks mondiaux de poissons sont surexploités ou appauvris, selon les estimations. Parallèlement, les pêcheurs, leurs familles et les communautés concernées ont gravement pâti d’une baisse de productivité et d’un manque de rentabilité.
La demande croissante de nourriture et les pressions sur les ressources naturelles, ainsi que les effets du changement climatique, vont accentuer les incertitudes pour le secteur. Les mesures de gestion fondées sur des droits – droits de propriété et quotas de pêche, par exemple – sont dictées par des motifs économiques, mais elles peuvent aussi aller dans le sens d’objectifs écologiques, à commencer par la reconstitution des stocks halieutiques.
À titre d’illustration, l’instauration d’un système de droits négociables a contribué à la reconstitution des pêcheries de grenadier bleu en Nouvelle-Zélande, tandis qu’en Islande, grâce à un régime de quotas, les stocks de capelan proches de l’effondrement en 1980 sont maintenant revenus à des niveaux viables.
Un dialogue avec des acteurs tels que les pêcheurs, les gestionnaires et autres parties prenantes peut apporter des éléments décisifs aux plans de reconstitution et aider à vaincre les résistances initiales aux projets relevant d’une gestion fondée sur des droits. L’analyse de l’OCDE indique que le rétablissement concluant d’une pêcherie fragilisée peut lui donner une valeur plus grande, en fonction de ses caractéristiques écologiques, économiques et réglementaires. Ce rapport à l’intention des responsables de l’action publique contient notamment les recommandations suivantes pour la formulation d’un plan de reconstitution des pêcheries efficace :
procéder à une évaluation détaillée des aspects écologiques, économiques et sociaux de la pêcherie
définir clairement des objectifs généraux, des buts précis, des règles de capture et des indicateurs pour l’évaluation ;
nouer un dialogue avec les acteurs concernés sur des questions telles que les coûts et les avantages d’un plan de reconstitution ;
mettre en œuvre des instruments adaptés de suivi, de contrôle et de surveillance ; et
prendre en compte les prises accessoires et les captures non retenues, et inclure des mesures pour en réduire le nombre autant que possible.
Le Secrétaire général adjoint de l’OCDE Yves Leterme et le Président de l’Institut Maritime de Corée (KMI) Hak-So Kim ont signé une aujourd’hui déclaration d’intention qui souligne la volonté des deux organisations de resserrer leur coopération pour les travaux relatifs à l’avenir de l’économie bleue.