Y aura-t-il des différences entre le candidat et l’élu ?
M. Sarkozy a durement critiqué la politique de la Banque centrale européenne (BCE) durant sa campagne, promettant d'abandonner "la politique de surévaluation de l'euro", accusée de miner les exportations industrielles et d'encourager les délocalisations. L'euro a atteint fin avril des records face au dollar et au yen. Or, si son souhait initial de réformer le statut de la BCE a été abandonné, il pourrait en revanche militer pour un rôle actif des gouvernements dans la politique de change, un rôle prévu par le traité de Maastricht.
Côté commerce international, les déclarations de M. Sarkozy envers la "préférence communautaire" et l'Europe "Cheval de Troie" de la mondialisation ont été perçues à l'étranger comme protectionnistes.
Or, le commerce international "fonctionne sur la base de traités et on attend des gouvernements qu'ils les respectent à moins de convaincre leurs partenaires d'en adopter de nouveaux", faisait valoir, dès lundi, Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS.
Pour débloquer les négociations au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour libéraliser davantage les échanges, le nouveau président aurait la faculté de se démarquer de son prédécesseur en lâchant du lest sur le versant agricole. Car les Américains veulent une baisse des tarifs douaniers agricoles européens alors qu’en contrepartie l'UE exige la réduction de leurs subventions agricoles.
Les « Cassandre » jugent que la marge de manœuvre de M. Sarkozy sera infime. Mais ce serait faire peu de cas de ses barrières douanières, annoncées, même s’il est très difficile d’instaurer des taxes unilatérales.
Réponse dans quelques mois …