Avec cette offre, les actionnaires sont invités à troquer leurs titres de la société actuelle, qui croule sous une dette de plus de 9 milliards d'euros, contre des actions d'un nouveau groupe, restructuré et à la dette réduite de moitié, Groupe Eurotunnel SA.
Parmi eux, selon Eurotunnel, plus de 80% déclarent vouloir souscrire à l'offre, et 2% se disent opposés, le reste étant composé d'indécis.
Alléchés par ce qui était présenté comme un "placement de père de famille" il y a 20 ans, les "petits porteurs" forment le gros des 650.000 actionnaires.
Certains ont même pu hériter de leur famille de titres sans même le savoir: autant d'actions "oubliées" qui pourraient échapper à l'OPE.
D'autres, écœurés par la chute vertigineuse de leur placement en Bourse, pourraient pratiquer la politique de la "terre brûlée".
Introduit fin 1987 à 35 francs (5,34 euros), le titre a atteint 128 francs (19,51 euros) en mai 1989, avant d'entamer une dégringolade à partir de 1994, l'année de l'ouverture du tunnel à la circulation.
Pour mettre toutes les chances de son côté, le groupe s'est démené ces derniers jours, à coup de spots de publicité et d'encarts dans les journaux.
Eurotunnel a aussi obtenu que l'OPE soit prolongée de près d'une semaine et que le seuil de succès soit abaissé de 60 à 50%.
Le concessionnaire du tunnel a aussi mis en avant le "cadeau" fiscal de l'Etat, qui vient de lui accorder près de 900 millions de reports de déficits d'impôts.
Quoiqu'il advienne de la société, le tunnel ne serait pas fermé.