La divergence entre les profils de croissance à long terme se traduit par de profonds changements dans la taille relative des économies. Les États-Unis devraient céder leur place à la Chine qui deviendra ainsi la première puissance économique du monde, dès 2016, et ils seront également dépassés par l'Inde à plus long terme. Le PIB cumulé des deux géants asiatiques dépassera bientôt celui de l'ensemble des économies du G7.D'autres poids lourds économiques comme le Japon et la zone euro, qui connaissent un phénomène de vieillissement démographique accéléré, reculeront eux aussi progressivement dans le classement mondial des pays, supplantés par des pays à la population plus jeune comme l'Indonésie et le Brésil. (voir graphique)
Horizon 2060 : perspectives de croissance économique globale à long terme présente les résultats d'un nouveau modèle utilisé pour calculer les projections de croissance des 34 pays de l'OCDE et de 8 grands pays du G20 non membres de l'OCDE sur les 50 prochaines années. On y lit que la croissance mondiale pourrait s'établir à 3 % par an au cours de cette période, avec des écarts importants entre les économies de marché émergentes, où des taux beaucoup plus élevés sont attendus, et les pays avancés, qui devraient croître plus lentement et souvent même à un rythme de plus en plus faible. Les différences de PIB par habitant entre les pays reflètent principalement des différences de performance technologique, d’intensité en capital, de capital humain et de compétences.
"La crise économique que nous vivons depuis cinq ans sera un jour surmontée, mais le monde dont nos enfants et nos petits-enfants vont hériter sera sans doute très différent du nôtre", a déclaré Angel Gurría, le Secrétaire général de l'OCDE. "A mesure que les pays émergents les plus importants et les plus dynamiques occuperont une place majeure dans le paysage économique global, nous serons confrontés à de nouveaux défis pour garantir à tous un monde prospère et durable. L'éducation et la productivité devront être partout des priorités, car ce seront les principaux moteurs de la croissance à l'avenir.”
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Le basculement de la production globale à long terme se traduira en outre par une amélioration des niveaux de vie : d'ici à 2060, le revenu par habitant devrait être multiplié par plus de quatre dans les pays les plus pauvres, et même par un facteur de sept en Chine et en Inde. Avec ces avancées, l’écart de niveau de vie existant actuellement entre les économies de marchés émergentes et les économies avancées se rétrécira à l'horizon 2060 mais des différences importantes subsisteront entre les pays.
Si le revenu par habitant en Chine sera multiplié par 7 au cours des 50 prochaines années, le niveau de vie ne représentera que 60% de celui des pays en tête en 2060. L’Inde connaîtra une croissance similaire, mais le revenu par habitant ne sera que 25% de celui des pays avancés.
"Aucune de ces prévisions n'est gravée dans le marbre" a ajouté M. Gurría. "Nous savons que de profondes réformes structurelles peuvent accélérer la croissance et relever les niveaux de vie à long terme dans les économies avancées comme dans les économies de marché émergentes."
Les travaux de l'OCDE montrent que des réformes énergiques des marchés du travail et des produits pourraient faire progresser à long terme les niveaux de vie de 16 % en moyenne au cours des 50 prochaines années par rapport au scénario de référence, dans lequel les changements de politique envisagés sont assez modérés.