L’Euro a atteint un record historique face au yen, à 153,36 yens.
Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont ainsi accusé en octobre leur baisse la plus importante en six ans, reculant de 8,3% par rapport à septembre.
Ce chiffre a réveillé les "incertitudes concernant la dynamique de l'économie américaine", a commenté Bob Sinche, analyste chez Bank of America.
"Ce chiffre donne encore du crédit à l'hypothèse d'une baisse des taux aux Etats-Unis, alors qu'au contraire la Banque centrale européenne devrait continuer de relever les siens", a expliqué Mike Carey, économiste chez Calyon.
La Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait en effet baisser son taux d'intérêt directeur - actuellement fixé à 5,25% - en 2007, alors qu'au contraire les taux en zone euro devraient atteindre 3,50% en décembre et vraisemblablement rester sur la pente ascendante en 2007.
Cette divergence réduit, au bénéfice de l'euro, le différentiel de taux d'intérêt entre les deux monnaies et entretient la progression de l'euro contre le dollar.
Lundi, le ministre français de l'Economie, Thierry Breton, a jugé que la dépréciation du billet vert appelait une "grande vigilance collective".
Lundi soir, les ministres des Finances des douze pays de la zone euro, qui se réunissaient à Bruxelles, se sont cependant montrés sereins face à la nouvelle hausse du taux de change de la monnaie unique, tout en réaffirmant leur vigilance.
Le président de l'eurogroupe Jean-Claude Juncker a estimé que le taux de change ne posait pour l'instant pas de problème mais qu'une "volatilité excessive" de la monnaie unique n'était "pas souhaitable pour la croissance" et que l'eurogroupe resterait "vigilant".
Même sérénité du côté de l'OCDE pour qui la situation n'est pas alarmante pour le moment et reflète la vigueur retrouvée de l'économie européenne.
Lui faisant écho, le directeur du FMI pour l'Europe Michael Deppler a laissé entendre mardi à Bruxelles qu'il ne faudrait pas que l'euro s'apprécie trop par rapport à son niveau actuel.
"La force de l'euro va commencer à faire ralentir la croissance européenne l'année prochaine", a-t-il pronostiqué, estimant que cela allait, corrélativement, contribuer à faire redescendre la monnaie unique.