Mais la révision sera limitée, et ne sera pas de même ampleur que celle opérée par le Royaume-Uni ou l’Allemagne. Car, si le choc est plus marqué que prévu, l’économie française apparaît "plutôt plus solide et plus résistante" que ses voisines européennes. C’est aussi le message de l’Insee, qui a publié le 21 mars sa note de conjoncture du printemps.
Fléchissement de l’activité mondiale
L’institut prévoit une croissance de 0,4 % au premier trimestre 2008, et la croissance acquise à la fin du premier semestre serait de 1,4 %. Pour l’Insee, le fait majeur qui explique le ralentissement français est le fléchissement de l’activité mondiale. Le niveau de l’euro par rapport au dollar fait peser, insiste l’Institut, une contrainte supplémentaire sur le commerce extérieur.
Premier moteur de la croissance française, la consommation ne devrait pas faillir en 2008. Selon les statistiques de l’Institut publiées le 21 mars, la consommation des ménages en produits manufacturés a significativement augmenté au mois de février (+1,2 %). Christine Lagarde, s’est réjouie dans un communiqué de "cette bonne orientation de la consommation en février, qui confirme que les fondamentaux de notre économie restent sains".
Bonne tenue de la consommation
Pour Eric Dubois, chef du département de la conjoncture de l’Insee, "non seulement l’économie française ne s’effondre pas, mais elle résiste plutôt bien".
L’institut anticipe des dépenses de consommation des ménages en hausse de 0,5 % au premier trimestre, et de 0,4 % au deuxième, soit quelque 2 % en rythme annuel, très proche de la bonne progression enregistrée en 2007.
Plusieurs facteurs sont susceptibles de soutenir la demande :
- Toujours dynamique, le marché du travail devrait créer 100 000 emplois au premier trimestre.
- Le paquet fiscal de juillet 2007 (loi Tepa) aura un impact positif, notamment au travers des heures supplémentaires. Les derniers chiffres publiés par l’Acoss traduisent la montée en charge du dispositif des heures supplémentaires au mois de janvier 2008. Les données relatives aux entreprises de plus de dix salariés indiquent que 54 % d’entre elles y ont désormais recours. Leur défiscalisation a permis d’augmenter le salaire horaire net moyen en France de 0,6 %, et de 1,4 % dans les entreprises de moins de 20 salariés.
- Le déblocage de la participation et les donations en franchise d’impôt devraient également jouer.
- Le Gouvernement a pris de nombreuses mesures pour faire face aux menaces d’atonie du pouvoir d’achat.
- Il poursuit activement la réforme de la loi Galland, pour favoriser des baisses de prix dans la grande distribution, et s’apprête à présenter au printemps sa loi de modernisation de l’économie. François Fillon a réuni tous les ministres concernés par cette loi, le 20 mars, à Matignon.