Cette grille est destinée à accroître la compétitivité vis-à-vis des vols intérieurs low-cost.
L'objectif de la SNCF est clair : attirer 5 millions de voyageurs supplémentaires d'ici à 2010.
C'est une complète révolution pour notre SNCF nationale : depuis sa création, les tarifs étaient basés sur la distance parcourue. Demain, la mise en application de la nouvelle grille tarifaire sur les trains à réservation obligatoire (TGV, Téoz et Lunéa) va changer la donne, et le prix sera, à l'égal de ce qui se pratique sur les lignes aériennes, fonction de la fréquentation et du taux de remplissage.
Bien qu'ayant introduit des aménagements au fil du temps, comme les fameux billets Prem's, aucun ménage réel n'avait été effectué depuis 1997, rendant l'offre complexe pour le consommateur.
Le marketing nécessaire à une meilleure concurrence des compagnies aériennes à bas prix avait rendu inévitable une refonte des tarifs.
Désormais, la gamme "affaires", couvrant aussi bien la première que la seconde classe, représentera le haut du panier en termes de souplesse et de service. Plus chère mais plus souple, cette gamme permettra par exemple de prendre le train précédent ou suivant sans formalité, d'accéder à un remboursement intégral, un accueil sur le quai, etc…
La gamme "Loisirs" va remplacer les "tarifs Découvertes". Ils s'appliqueront également aux deux classes, et comporteront une offre différenciée pour le week-end. Le prix varie en fonction de la date de réservation (plus tôt, mieux c'est), et du taux de remplissage, la SNCF baissant ses prix si la demande est faible. L'échange de billet restera possible, mais sera payant (de 3 à 10 €uros)
En se livrant à cette innovation, la SNCF comble donc un manque évident en matière d'offre professionnelle. Notons au passage que les détenteurs de cartes de réduction conservent leurs avantages.
L'objectif clair est d'augmenter le taux de remplissage, induisant ainsi une augmentation de rentabilité et de chiffre d'affaire. Le durcissement des conditions d'échanges de billets ou de leur remboursement devrait contribuer à éviter de voir des rames quitter le quai à moitié vides.
Pas d'augmentation réelle des tarifs, donc, mais une réorganisation devant aboutir à l'horizon 2010 à un chiffre d'affaire supplémentaire de 130 millions d'euros et un meilleur taux de remplissage qui devrait passer de 75% à 80%.
Le site internet de la compagnie proposera "les bons plans", comme le font aujourd'hui les compagnies aériennes.
Ces changements provoquent toutefois des réactions chez les syndicats, qui voient dans cette politique un abandon progressif de la notion de service public au nom de la rentabilité.