Le rapport, publié aujourd’hui, reconnaît la bonne performance de l’économie australienne et sa résilience face à la crise économique mondiale. Il note, toutefois, que l’activité s’est ralentie, le PIB devant s’accroître de 3¾ pour cent environ en 2012 et de 3 % environ par an sur la période 2013-2014.
« Du fait de la longue période de croissance économique ininterrompue qu’elle a connue, l’Australie fait figure de ‘bon élève’ parmi les pays de l’OCDE » a indiqué le Secrétaire général de l’Organisation, M. Angel Gurría. « L’essor de l’Asie a stimulé les exportations de ressources naturelles du pays et offre de très grandes nouvelles opportunités aux secteurs de l’agriculture, de l’éducation et du tourisme, même s’il va aussi de pair avec d’importants enjeux et tensions. La vigueur du dollar australien qui découle du boom du secteur minier impose à l’économie des changements structurels considérables, » a ajouté M. Gurría.
L’OCDE met en évidence plusieurs domaines d’action prioritaires :
Prendre des mesures pour améliorer la productivité et la compétitivité du pays. Malgré la solide performance économique, la croissance de la productivité s’est ralentie. Après avoir atteint un niveau record dans les années 90, la productivité se situe aujourd’hui au-dessous de sa moyenne à long terme. L’amélioration des programmes d’éducation et de formation est indispensable pour faire face aux besoins futurs de compétences, stimuler l’innovation et créer des emplois. Une politique plus efficace en matière d’infrastructures, y compris une meilleure planification et un financement plus rationnel, pourrait remédier aux goulets d’étranglement qui freinent la productivité. L’harmonisation de la réglementation entre les États – depuis les interconnexions au réseau électrique jusqu’aux procédures de délivrance des autorisations environnementales et aux règles permettant l’exercice de la profession juridique et d’autres professions dans les différentes juridictions – favoriserait la concurrence et doperait aussi la productivité.
Faciliter la transition vers une économie du 21ème siècle. L’Australie doit garder des marchés flexibles, introduire des réformes fiscales et améliorer sa stratégie budgétaire à moyen terme, de façon à ce que son économie soit en mesure de tirer pleinement parti des mutations de grande ampleur qui sont en train de se produire. Dans cette optique, elle doit mettre fin aux subventions publiques aux industries ou aux secteurs où le pays n’a plus d’avantage comparatif, notamment l’agriculture, l’industrie automobile et l’énergie. Les économies budgétaires ainsi réalisées pourraient être utilisées pour financer une réduction du taux de l’impôt sur les sociétés, qui, à 30 %, reste trop élevé. L’objectif à moyen terme de réduction de la dette nette va dans le bon sens, mais les pouvoirs publics devraient aussi envisager de mettre en place un fonds de stabilisation pour accumuler les recettes tirées des activités minières et isoler le budget et les décisions de dépenses des variations des prix des produits de base.
Faire en sorte que l’activité économique soit plus propre et plus respectueuse de l’environnement. L’OCDE salue les efforts déployés actuellement pour dissocier les émissions de la croissance économique, au moyen surtout de l’introduction d’une taxe carbone et d’un prix du carbone flexible fondé sur un système d’échange de quotas d’émission relié aux marchés internationaux. Il s’agit de la meilleure option pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et placer l’Australie sur une trajectoire de croissance plus durable et faiblement polluante. Une meilleure gestion de l’eau, notamment grâce à une tarification plus efficace, à la suppression des subventions peu efficientes à l’irrigation et à l’élimination des obstacles au commerce de l’eau entre zones rurales et urbaines, contribuerait à un développement durable.