Au cours de la campagne présidentielle, le centriste François Bayrou avait manifesté des volontés d'indépendance à l'égard de la droite et de la gauche. Mais progressivement, les attaques ont été de plus en plus violentes contre le leader de la droite, Nicolas Sarkozy.
Lors du discours de clôture de l'université d'été du MoDem, François Bayrou a poursuivi dans cette stratégie en multipliant les attaques contre le chef de l’Etat.
Selon François Bayrou, Nicolas Sarkozy incarnerait les puissances de l'argent, quand lui serait du côté des plus démunis. Il accentue son jugement sur le chef de l’Etat : "Tous ses choix montrent qu’il conduit la France à l’alignement sur ce modèle dominant (...) la peopolisation de la vie politique, les signes envoyés du Fouquet’s, la jubilation du hot-dog avec Bush père, Bush fils, Bush couple (...) J’avoue que je ne croyais pas que le but d’un gouvernement de mon pays était de réhabiliter la valeur de l’argent et je conteste que l’on vienne me dire que l’argent est le corollaire du succès".
François Bayrou dénonce l'omniprésence de Nicolas Sarkozy dans les médias et sa façon de diriger le pays seul, les ministres n'étant que des seconds couteaux, dénonçant une dérive monarchique du régime.
Le président de l'UDF-MoDem rejette désormais l'appellation "centre" et préfère le terme de "démocrate".
S’appuyant sur sa diatribe anti-Sarkozy, il assume son indépendance en souhaitant que son parti présente des listes autonomes dans la plupart des villes, n'excluant pas des alliances avec le PS au niveau local.
Ce retournement est spectaculaire : depuis sa création en 1978, l'UDF a toujours été un allié de la droite gaulliste, François Bayrou et Nicolas Sarkozy ayant même fait partie du même gouvernement en 1993.
La question évidente est désormais de savoir si M Bayrou tente de trouver son "espace politique" en vue des futures présidentielles en occupant le vide laissé par un PS en déconfiture momentanée, ou si ce revirement résulte d’une sincérité spontanée.