Il a été pour cela exclu des Verts, vendredi 21 décembre
Depuis l'échec de Dominique Voynet à l'élection présidentielle, Yann Wehrling avait multiplié les déclarations en faveur d'une "ouverture au centre" suivant le modèle italien.
Après avoir assumé plusieurs responsabilités en interne, il rêvait de devenir élu local. Candidat Verts aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Bas-Rhin (Strasbourg), il avait obtenu 5,9 % des suffrages. Les municipales devaient être sa revanche. Les Verts locaux ne lui ont octroyé que la 15e place sur leur liste. Ils n'ont pas toléré ses appels à une "troisième voie" passant par un dialogue, voire un "rapprochement" des Verts avec le MoDem. "C'est une vraie humiliation pour un ancien secrétaire national des Verts", juge Sergio Coronado.
"Je ne veux pas me contenter d'une place marginale d'éternelle caution environnementale de la gauche", réplique l'intéressé.
Au siège du parti écologiste, la nouvelle se répandait depuis plusieurs jours. Pour la direction, il était temps de réagir. Le collège exécutif a décidé d'exclure son porte-parole. "Il a été élu voilà un an sur une ligne qui l'engage soit dans des listes autonomes, soit dans un cadre d'alliance à gauche. Certainement pas dans un écologisme s'adaptant au système productiviste libéral", tranche la secrétaire nationale Cécile Duflot. "Ce type de comportement fait trop de mal à la politique", ajoute-t-elle.
Il fait surtout du mal aux Verts. M. Wehrling est le deuxième ancien secrétaire national de ce parti qui s'en va au MoDem : Jean-Luc Bennahmias avait rejoint M. Bayrou en mai. Le député européen est désormais tête de liste du parti centriste à Marseille, sous le signe de la "haute qualité, environnementale, sociale et démocratique"