"90 à 95% des appels sont partagés entre le 118 218, le 118 712, le 118 000 et le 118 008
Selon plusieurs acteurs du secteur, PagesJaunes est l'un des grands perdants des 118, ayant capté un peu moins de 10% du marché.
"Nous oscillons entre 15 et 20% de part de marché, alors que nous avions tablé sur 25 à 30%", assure Valérie Schwartz, directrice voix et services de PagesJaunes.
"On assiste à une décroissance du marché, les consommateurs devenant frileux face aux numéros en 118 qui ont tous communiqué en même temps et après une phase de transition qui a été très longue, entre novembre et avril: beaucoup ont pensé que le 12 et les 118 allaient coexister", selon Mme Schwartz. "Il est toujours un peu facile d'accuser le marché", sourit M. Masset du Biest.
Son 118 218 s'est imposé par un matraquage publicitaire et se retrouve grand gagnant de la compétition.
Ils sont condamnés à se partager un butin moins juteux que prévu avec, selon les estimations, entre 30% et 40% d'appels en moins, soit 150 millions d'appels contre 225 millions en 2005.
"Une baisse de 30%, c'est loin d'être catastrophique", tempère le PDG du Numéro, qui rappelle que le marché avait fondu de plus de 40% au Royaume-Uni et de 50% en Espagne.
Certains semblent avoir renoncé: 17 numéros ont été rendus, trois sociétés ont cessé leur activité, les 118 333 (NRJ) et 118 007 (Allo Bottin) cherchent des partenaires pour continuer.
Alors que le gendarme des télécoms, l'Arcep, publiera mardi prochain les volumes d'appels des 118, ces derniers affrontent une nouvelle phase du marché, celle de la maturité.
Pour garder leurs positions, ils vont continuer leur effort publicitaire, à l'image de PagesJaunes, qui commence une nouvelle campagne: de janvier à septembre, les 118 ont dépensé 201 millions d'euros bruts en publicité... pour un marché estimé, avant sa baisse, à 300 millions annuels, donc 200 millions si la baisse d'un tiers est confirmée.
Pour s'en sortir financièrement, ils vont aussi miser sur les utilisateurs de téléphones mobiles, les seuls qui ne peuvent pas utiliser internet à la place des 118.
Selon un spécialiste du secteur, certains en ont aussi profité pour discrètement augmenter leurs tarifs depuis un mobile, histoire de compenser la baisse des appels.