Envisagé d'abord devant la presse régionale, puis devant les caméras du groupe Canal+, le débat, inédit et souhaité par les deux parties, est toujours incertain.
La candidate socialiste avait proposé de débattre avec le dirigeant centriste vendredi dans le cadre d'un forum de la presse quotidienne régionale. Mais, devant les réserves de la PQR, dont Royal a accusé le président d'avoir subi des pressions de Sarkozy qui l'aurait "reçu ce matin", l'option d'un débat télévisé sur les chaînes du groupe Canal+ avait été retenue.
Prévu samedi à 11h sur i-Télé, Canal Plus et France Inter, le débat de "clarification" ne pourra se dérouler compte tenu des contraintes d'égalité de temps de parole imposées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), a fait savoir jeudi en fin d'après-midi la chaîne cryptée.
L'entourage de Ségolène Royal a immédiatement crié au scandale et pointé du doigt l'UMP de Nicolas Sarkozy. Jack Lang, conseiller spécial de la candidate socialiste, a évoqué des "pressions politiques" et évoqué une "atteinte intolérable à la liberté d'information".
Canal+ a expliqué ne pas être en mesure de respecter les règles d'égalité de temps de parole entre candidats, édictées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Ce dernier a dans la foulée démenti, dans un communiqué, "être intervenu auprès de Canal+ au sujet de ce débat dont l'organisation relève de l'entière responsabilité éditoriale de la chaîne".
Pour l'UDF Jean Arthuis, président de la commission des Finances du Sénat, ce double contretemps "révèle l'improvisation dans laquelle Madame Royal fait sa campagne".
"C'est dire combien tout ça est très bricolé, très artificiel et ne doit pas détourner les Français du débat véritable qui est celui entre ceux qui sont arrivés en finale pour ce deuxième tour, c'est-à-dire Madame Royal et Monsieur Sarkozy", a déclaré sur RTL le ministre délégué au Budget Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement. Les deux candidats en lice au second tour doivent se retrouver devant les caméras de TF1 et de France 2 le mercredi 2 mai.
"D'une manière ou d'une autre, il aura lieu", aassure encore, énigmatique, Julien Dray, l'un des porte-parole de Ségolène Royal. Lui aussi évoque des pressions de Sarkozy. Fureur de François Fillon, dans un entretien à paraître vendredi dans 20 Minutes. "Le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou est un coup médiatique qui détourne l'esprit de l'élection présidentielle", affirme le conseiller politique de Nicolas Sarkozy. Qui a accusé la socialiste de "multiplier les caricatures et les mensonges". On ignore encore si le débat aura finalement lieu. Mais l'Internet pourrait être une solution de recours inédite et aussi efficace.
Bayrou parle à son tour de "pressions"