Alors qu'il multiplie ses efforts pour la création du tribunal international chargé de juger les assassins de son ami Rafic Hariri, père de Saad et ancien Premier ministre libanais tué en février 2005 à Beyrouth, Jacques Chirac ne devrait vraisemblablement pas voir son vœu exaucé avant la fin officielle de son mandat, le 16 mai.
M. Chirac est très lié à la famille Hariri. Avec son épouse Bernadette, il doit s'installer à son départ de l'Elysée dans un appartement parisien de cette riche famille libano-saoudienne, "très provisoirement" selon la présidence.
Saad Hariri, qui est reçu environ une fois par mois à l'Elysée, s'est dit certain, jeudi à l'issue de l'entretien de 45 minutes auquel a assisté pour partie Nicolas Sarkozy, que le président élu poursuivrait la politique française au Liban conformément au souhait de Jacques Chirac.
"Le président élu Sarkozy a affirmé la nécessité de former un tribunal international (...) et il a affirmé la nécessité de poursuivre les relations entre le Liban et la France" comme elles étaient "dans le passé avec le président Chirac", a-t-til dit.
Des rapports d'étape de la commission d'enquête de l'ONU ont fait état de l'implication de membres de services de renseignements libanais et syriens dans l'assassinat de Rafic Hariri.
Damas a toujours démenti toute implication et soupçonne le Conseil de sécurité de vouloir instrumentaliser le tribunal à des fins politiques.
Mettre en œuvre et de respecter l'ensemble des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies
M. Chirac a rappelé jeudi "l'engagement de la France en faveur de la pleine et complète souveraineté du Liban, et a rappelé la nécessité de mettre en œuvre et de respecter l'ensemble des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, pour que justice soit rendue et que la stabilité du Liban soit assurée, notamment par la création d'un tribunal à caractère international", selon l'Elysée.
Le chef de l'Etat a souhaité associer le président élu à l'entretien de jeudi en raison de l'importance des liens entre la France et le Liban, selon l'Elysée.
Outre les efforts de Paris pour la création du tribunal, les militaires français sont très présents dans la force de l'ONU au sud Liban.
Saad Hariri avait chaleureusement félicité dès dimanche soir Nicolas Sarkozy après son élection, se disant certain "que les relations historiques entre le Liban et la France se poursuivront sur les plans politiques, économiques et culturels" pendant sa présidence.