Il a longtemps semblé souffrir de l'ombre envahissante de son père
Longtemps, il a semblé souffrir de l'ombre envahissante de son père, artisan de la Constitution de 1958.
Une période qui vira à la guerre fratricide à plus d'un titre puisque Jean-Louis était dans le camp de Jacques Chirac et Bernard dans celui d'Edouard Balladur.
Jamais cette fracture politique entre les deux frères ne sera réduite.
C'est en 1973 que Jean-Louis Debré fait ses premiers pas en politique dans le sillage de son mentor, menant en parallèle sa carrière de magistrat.
Pendant deux ans, à la tête du ministère de l'Intérieur, il vécut des satisfactions, mais également des tensions extrêmes avec la vague d'attentats de l'été 1995 et la traque de Khaled Kelkal.
Il ne découvre les joies des élus qu'en 1986 à Evreux où il sera constamment réélu député.
Son accession en 2002 au "perchoir" de l'Assemblée nationale sonne pour Jean-Louis Debré comme une consécration et une nouvelle vie: celle de l'émancipation.
Son premier coup d'éclat a lieu à l'automne 2002 sur la décentralisation chère au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Gaulliste et jacobin revendiqué, il s'insurge contre "un intégrisme décentralisateur" qui réduira "la République en lambeaux".
Mais, ses coups les plus rudes, il les réserve à Nicolas Sarkozy à qui il reproche une "logique d'affrontement" susceptible de conduire à "une crise de régime".
En privé, Jean-Louis Debré, dont le gaullisme ne s'est pas dissous dans l'UMP, raille les libéraux et les centristes de son parti ou tous ceux qui ont les yeux de Chimène pour le président de l'UMP.
Puriste des institutions de la Vème République, il tempête contre les lois "bavardes" où nombre de dispositions sont réglementaires et non législatives et les ministres qui "se font plaisir avec des formules incantatoires".
A la tête du Conseil constitutionnel, il devrait en toute logique se montrer particulièrement intransigeant sur ce point !