«Il faut désintoxiquer tout le monde, et d'abord les journalistes» s'est récemment agacé le Premier ministre, en ligne avec le président de la République, l’exécutif que l’on taxe volontiers d'immobilisme. Eux aussi doivent passer l’épreuve du feu avec la presse qui n’avait pas ménagé l’équipe de Nicolas Sarkozy.
Très concrètement, selon les résultats d’une enquête BVA, eux qui voulaient mettre de l'apaisement ont donné l'impression d'un manque d'action et alors qu’ils voulaient inscrire leur action dans le temps, moyen et long terme, ils sont perçus comme frappés d'indécision. Exercice difficile !
Jamais auparavant Jean-Marc Ayrault n'avait exercé la moindre responsabilité ministérielle. François Hollande non plus d'ailleurs. Du coup, «la rentrée, tout le monde l'avait sous-estimée», reconnaît un proche du premier ministre. Et pourtant, ce n'est pourtant pas faute d'avoir été mis en garde car dès le mois de juillet, un leader syndical avait assuré à Jean-Marc Ayrault que si la «rentrée sociale» ne s'annonçait pas nécessairement tendue en termes de manifestations, les inquiétudes demeuraient malgré tout extrêmement fortes en particulier face à l'augmentation du chômage mais aussi en raison de la croissance atone et aux menaces de plans sociaux…
Jean-Marc Ayrault reconnaît que les chiffres du chômage sont plus mauvais qu'attendus et a déclaré : «on savait que ce serait dur et le chiffrage a été fait avec beaucoup de sérieux ».
En fait, tout vient de cette salve conjuguée et brutale dans les journaux posant une flambée d'interrogations sur l'action gouvernementale. Avec notamment la question qui fâche : “mais que fait le gouvernement ? ”. En outre, un ancien ministre de Nicolas Sarkozy qui connaît bien le nouveau président est formel : «Ayrault ne sert strictement à rien. Tout remonte directement à l'Élysée»…