Les grandes lignes en sont "l'arrêt de l'immigration avec l'application du principe de préférence nationale et le codéveloppement", le "renforcement de la justice avec des moyens accrus (5.000 juges et 75.000 places de prison supplémentaires)", la "relance économique et le retour de la croissance par la suppression des contraintes qui pèsent sur les entreprises", "une grande politique de la famille", et "la mise en place du scrutin proportionnel à toutes les élections", résume M. Le Pen en introduction.
Sur le volet immigration, le FN estime ainsi pouvoir économiser 18,5 milliards d'euros en réservant les aides sociales aux seuls Français. La mise en oeuvre d'une "politique du retour" rapporterait aussi 9 à 11 milliards d'euros. De même, la suppression du "principe de discrimination positive" devrait assez mystérieusement faire rentrer 3 milliards d'euros dans les caisses de l'Etat.
Jean-Marie Le Pen entend en revanche mettre les moyens pour construire des prisons (3,45 milliards) et -nettement moins- pour renforcer le système judiciaire (0,36 milliard d'euros).
En matière de santé, Jean-Marie Le Pen promet un "meilleur remboursement des soins indispensables", en particulier les soins dentaires et de lunettes. Plan "drastique anti-fraude" aidant, il espère s'en tirer avec... un "gain" pour l'Etat de 5 milliards d'euros.
Pour la famille, le candidat FN propose la création d'un "revenu parental" équivalent au SMIC pendant 3 ans
pour le premier enfant, renouvelé pour 3 ans pour le deuxième enfant et ... 10 ans pour le troisième enfant. Cette mesure ne doit coûter que 15 milliards d'euros, estime le FN, grâce à la "suppression conséquente de certains dispositifs actuels". Le Front national ne précise pas lesquels. Par ailleurs, les recettes fiscales induites et la baisse des dépenses ASSEDIC doivent rapporter 8 milliards d'euros.
Evoquant la réforme des retraites, le FN propose une "harmonisation des régimes de retraite", le retour à 65 ans de l'âge légal de la retraite, la proportionnalité de la retraite par rapport à la période effective de cotisation et la prise en compte de la pénibilité du travail dans le calcul des annuités. Mais ce projet n'est pas chiffré.
Le budget de la Défense augmentera quant à lui de façon considérable: "10,8 milliards d'euros" supplémentaires, dont "3,5 milliards d'euros" pur le recrutement de 70.000 soldats de plus et "6,5 milliards d'euros" pour l'équipement des armées. Mais Jean-Marie Le Pen table que cet effort d'équipement se traduira par "des recettes fiscales nouvelles et l'augmentation des emplois directs et indirects" pour un gain total pour l'Etat de 3,5 milliards d'euros.
Sur le plan économique, la suppression de 50% des subventions d'Etat aux entreprises permettra d'économiser 6 milliards d'euros. Un plan drastique de baisse des impôts devrait coûter 29 milliards d'euros, mais, là aussi, "l'effet de relance sur la consommation et l'investissement générera" pour 9 milliards d'euros "de recettes fiscales". Par ailleurs, un plan de lutte accrue contre la fraude rapportera à l'Etat 4 milliards d'euros et "la rationalisation des moyens des services de l'Etat" 4,5 milliards.
Le FN promet aussi la prise en charge par l'Etat, à hauteur de 200 euros par mois, de la part salariale des cotisations sociales pour les salaires allant jusqu'à 1,4 fois le SMIC. Là aussi, "il en résultera un coup de fouet à la consommation et donc un effet positif sur la croissance".
Coût estimé: 11,9 milliards d'euros.