Il devrait vraisemblablement annoncer la création d'un parti
A l'UMP, les proches de Nicolas Sarkozy devraient multiplier les appels du pied à l'électorat et aux élus centristes, d'autant plus que l'écart avec la rivale socialiste semble se réduire, au vu du dernier sondage Sofres qui accorde 51% au candidat UMP contre 49% à Mme Royal.
Dans le camp UMP, une réunion publique est prévue dans la soirée à Bordeaux, animée par l'ancien Premier ministre Alain Juppé et le porte-parole de campagne Xavier Bertrand.
Pour l'équipe Royal, c'est le numéro un socialiste François Hollande, compagnon de la candidate, qui sera en déplacement à Nantes et à Cholet.
La journée sera encore marquée dans la matinée par un Conseil national interrégional (CNIR) des Verts, dont la candidate Dominique Voynet a obtenu 1,57% des voix.
Mardi, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ont redoublé d'efforts pour capter les faveurs de François Bayrou et de ses 6.820.882 électeurs, maniant tous les deux la carotte mais aussi, pour l'UMP, le bâton.
Les finalistes s'étaient lancés dès lundi à l'assaut des voix centristes, laissant des messages sur le portable de François Bayrou...
En marge de son meeting à Montpellier, Mme Royal a fait un pas important de plus vers François Bayrou en déclarant qu'il y aurait des ministres UDF dans son gouvernement, s'il rejoignait son "pacte présidentiel".
La candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal, en meeting à Montpellier le 24 avril 2007Elle a également affirmé qu'il était concevable, dans le cadre de discussions avec le leader centriste, "d'ajouter des choses" à son pacte, car l'ouverture proposée "n'est pas du tout ou rien".
Dans la soirée, au Grand-Quevilly (Seine-Maritime), Nicolas Sarkozy a fait assaut d'amabilité envers l'UDF: "Je dis à mes amis de l'UDF qu'ils sont les bienvenus. Chacun de ceux qui nous rejoignent le fait librement".
Fort de ses 18,6%, M. Bayrou fait durer le suspense et ne se prononcera que mercredi, au cours d'une conférence de presse où selon toute vraisemblance, il ne donnera pas de consigne explicite, mais pourrait annoncer la création du nouveau parti "démocrate" qu'il a appelé de ses vœux.
Mme Royal devait lui envoyer mardi une lettre soulignant les points de convergence possibles.
La proposition de la candidate d'un "débat" avec M. Bayrou a monopolisé mardi l'attention du PS sans toutefois susciter de critiques alors que les appels de Michel Rocard en ce sens avaient provoqué un tollé avant le premier tour.
Mme Royal a également symboliquement reçu Jacques Delors et annoncé la présence à un de ses meetings de Romano Prodi, patron du gouvernement de coalition italien, deux modèles avoués de M. Bayrou. Cette dernière nouvelle n'a pas été confirmée à Rome.
M. Sarkozy, qui dénonce "les débauchages et les marchandages", a promis de constituer une majorité "multipolaire", sans plus de précisions.
Mais il a soigneusement mis en scène les ralliements UDF (huit parlementaires UDF l'ont rejoint avant ou depuis le 22 avril).
Mardi soir, Pierre Albertini, député-maire centriste de Rouen, la plus grande ville UDF de France, a annoncé son soutien au candidat UMP.
Côté UDF, on calculait que 400 candidats pourraient se maintenir au second tour des législatives de juin, imposant ainsi des triangulaires aux candidats PS et UMP et pouvant priver de majorité le futur locataire de l'Elysée.
Lundi, M. Sarkozy avait tiré une torpille sur la candidate socialiste, avec la présence à un meeting d'Eric Besson, ex-"Monsieur économie" du PS, qui avait assuré avoir participé à une entreprise de "diabolisation" du candidat UMP.
Le candidat a reçu les parlementaires UMP mardi matin à son QG de campagne, leur demandant de "rester totalement mobilisés", car "le premier tour a créé une vraie dynamique, mais la campagne n'est pas terminée".