Mercredi, le Louvre a fait savoir que «le processus de restitution était enclenché dans le respect des procédures». Et de rappeler qu'il n'est que dépositaire des stèles, le propriétaire et unique décisionnaire en étant l'État. Une commission scientifique, qui doit se réunir vendredi, doit d'abord émettre un avis conforme pour l'ouverture d'une procédure de déclassement. Cette démarche est exceptionnelle car, dès qu'il entre dans des collections publiques françaises, tout objet est réputé inaliénable. Dans la foulée le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand s'est prononcé favorablement pour le retour des fragments. En attendant, la décision égyptienne affecte déjà des conférences organisées avec le musée français ainsi que les travaux menés par le Louvre à Saqqarah.
En mars dernier, l'archéologue Christiane Ziegler s'est vu interdire l'accès à ce site proche du Caire alors qu'elle y a mené plusieurs missions fort fructueuses. Puis, le 18 août, le directeur du Louvre, Henri Loyrette, a reçu une lettre de Zahi Hawass lui faisant part de son «profond regret de devoir répondre par la négative à la demande de fouilles présentée par Guillemette Andreu, directrice du département d'égyptologie». Zahi Hawass qualifie dans cette même lettre l'acquisition des stèles par le Louvre d'«acte irresponsable». «Comment un musée peut-il acheter un objet en sachant qu'il a été volé ?, accuse-t-il. Comment peut-on encourager les pilleurs de tombes à dégrader les sites ? Si on leur achète des objets, ils vont aller dès le lendemain dans les autres tombes.»