Il est bien évident que ce constat s’appuie sur des données tangibles et que cela remet en cause la nature même de l’information !
Cette faille est bien connue et – tout particulièrement – les politiques en usent et parfois en abusent depuis déjà de nombreuses années.
C’est d’ailleurs François Mitterrand qui a donné le « la », en 1981, en ayant recours au génie de la « com’ » de Jacques Séguéla, avec le célèbre et désormais historique slogan : « la force tranquille ».
Revenons cependant au fameux décrochage que l’on attribue qui à la vie privée du président, qui à la déception des électrices et des électeurs, qui à l’impatience des uns et des autres.
Si Rachida Dati et Xavier Bertrand ont défendu avec talent la capacité du chef de l’Etat à conduire des réformes, si leurs contradicteurs d’un soir, MM. Moscovici et Walz (vérifier l’orthographe) ainsi que François Bayrou y ont trouvé là une fenêtre de tir inespérée à peine neuf mois après l’élection nette et légitime de Nicolas Sarkozy, personne, finalement, lors de ce débat nourri sur France 2 n’a vraiment trouvé les raisons profondes qui font que le président décroche alors que le gouvernement est, lui, plutôt populaire.
Et pourtant ! La logique du raisonnement des Français relève du simple bon sens.
Le chef de l’Etat est un excellent communicant et il sait et a toujours su, jusqu’ici, rebondir en trouvant les gestes, les mots et les symboles pour peaufiner son image.
Mais de cette « com’ » de lessiviers la population en est lasse. Elle préfère – et de loin – l’action.
Elu sur le thème de la rupture, tranquille ou pas, peu importe, Nicolas Sarkozy a suscité de l’espoir, a nourri des attentes et de légitimes ambitions.
Nos compatriotes sont bien plus mûrs que l’on veut bien le dire et si impatients soient-ils de voir être restauré leur pouvoir d’achat, ils sont majoritairement conscients que cela ne se fera pas en un jour ni même en un an.
En revanche, ils détestent désormais ces mises en scène, cette instrumentalisation qui est faite de l’image élyséenne. A l’inverse, ils reconnaissent au gouvernement son talent et sa capacité d’action, un talent né d’une symbiose d’un genre nouveau qui dépasse tous les clivages politiques et de générations, la capacité d’action car jamais autant de chantiers de réforme n’auront été ouverts en même temps, dans l’action et dans la concertation.
Autres temps, autres mœurs : la « com’ » politique ne fait plus recette.
Chacun a compris désormais qu’il s’agit là d’un souffle éphémère qui ne conduit jamais à quelque résultat tangible que ce soit.
Le peuple veut de l’action. Et de l’information. Pour l’action, le gouvernement et les deux parlements sont, sur ce sujet, largement chargés pour l’année encours et celles à venir. Mais l’information suscite encore de vives inquiétudes car le sentiment d’être désinformé n‘a jamais été aussi fort et la frustration de ne l’être que partiellement n’a jamais été aussi importante.
Une preuve ? La ratification du Traité de Lisbonne a, une fois de plus, été emballée par une opération de communication institutionnelle, à peine 3 ans après un rejet par référendum. Ce qui devait logiquement être perçu comme un retour de la France en Europe est pour le coup assimilé, à nouveau, à de la « com’ » par opposition à une action concrète et tangible que nos compatriotes attendent pour leur quotidien, pour une meilleure qualité de vie, une plus grande sécurité, une confiance retrouvée dans l’appareil de l’Etat et une restauration des grandes valeurs de notre République. Tout ceci demande de l’action. Formons le vœu que le Président et son équipe sauront rassurer celles et ceux qui, pour l’instant, sont emparés de ce doute profond qui explique la baisse du thermomètre politico-médiatique.