Paradoxe de cette situation, la candidate socialiste Ségolène Royal, bien qu'elle ait perdu des points ces dernières semaines, reste créditée d'un niveau relativement élevé d'intentions de vote: entre 26% et 29%, selon les instituts.
C'est beaucoup plus que les 16,18% obtenus par Lionel Jospin en 2002 et même que ses 23,30% de 1995. Si elle reste loin des 34,11% de François Mitterrand au premier tour de 1988, elle dépasse le niveau de l'ancien président en 1981, avant sa victoire historique: 25,85%.
C'est en fait la faiblesse du reste de la gauche qui place aujourd'hui la candidate PS dans une situation délicate. Qu'ils soient d'extrême gauche, communistes, anti-libéraux ou Verts, aucun des autres candidats en course n'atteint les 5%, et la plupart plafonnent le plus souvent à 2%.
Outre le réflexe "vote utile" d'une partie des électeurs de ces mouvances, qui ne veulent pas voir se renouveler le scénario de 2002 où l'émiettement des voix avait précipité le fiasco de Lionel Jospin, aucun des candidats de la gauche de la gauche ou écologiste ne semble en mesure de créer pour l'instant une véritable dynamique.
Résultat, le total de la gauche se situe aujourd'hui aux alentours de 38% avec un point bas à 36,5% (Ipsos) et un point haut à 40% (LH2).