Les militants rient aux éclats quand Hollande plaint ceux qui sont partis
Dans la perspective des municipales, "le combat à Mulhouse a valeur de symbole", a souligné jeudi soir le Premier secrétaire du Parti socialiste sous les applaudissements nourris de quelque 200 militants alsaciens: "C'est vous qui êtes les reconstructeurs".
Le bureau national du parti avait prononcé début septembre la dissolution de sa section de Mulhouse --plus de 200 militants-- pour trancher le conflit entre les fidèles au maire Jean-Marie Bockel, nommé en juin secrétaire d'Etat à la Coopération, et les autres.
Témoin de la confusion ambiante, l'influent président PS de la Communauté de l'agglomération mulhousienne, Jo Spiegel, s'abstient de condamner le choix de "JMB", sans pour autant le "partager".
Selon François Hollande, c'est bien cette liste qui est "en cohérence avec le vote de 1989, de 1995 et de 2001" dont les socialistes --conduits par "JMB"-- étaient à chaque fois sortis victorieux.
Après une rencontre à huis clos avec une poignée d'élus PS et un frugal sandwich, François Hollande ne peut que constater devant les militants: "Ici, on n'est pas à la recherche d'honneurs ou de gratifications.
Aujourd'hui, la nouvelle section ne compte plus que 120 militants et a désigné Pierre Freyburger --qui a démissionné en juin de son poste d'adjoint après 18 ans aux côtés du maire-- pour conduire la liste PS aux municipales.
Il va jusqu'à "regretter" la constitution de la liste Freyburger.
A quoi s'ajoute l'eurodéputée Catherine Trautmann, ex-maire de Strasbourg.
De fait, le parti ne compte qu'un sénateur par département (Patricia Schillinger dans le Haut-Rhin et Roland Ries dans le Bas-Rhin), et un seul député, le Bas-Rhinois Armand Jung, dans toute la région dominée par l'UMP.
Et d'appeler les militants à opposer, "au laboratoire de l'ouverture voulu par Sarkozy et Jean-Marie Bockel, le laboratoire de la reconstruction de la gauche".
"Cela clarifie les choses", estime Dominique, un quadragénaire pour qui le départ de Bockel a permis de "couper les branches pourries".
Ou de Michèle Alliot-Marie, si on aime un peu d'ordre dans sa vie.
Jeudi soir, dans la salle, les pointes à l'encontre du maire sont très applaudies.
Les militants sont rassurés.
Les militants rient aux éclats quand Hollande "plaint ceux qui sont partis".
Plus sérieusement, il s'inscrit en faux contre "l'affaiblissement des lignes politiques qui conduit aussi à l'affaiblissement de la démocratie".
L'essentiel, pour lui, est de constituer un "repère lisible".
Pierre Freyburger, quant à lui, dit rester "lucide sur la situation à Mulhouse.
"Ce doit être terrible, le mercredi.