Un écart renforcé dans les intentions de vote de second tour en faveur de François Hollande
Le rapport de force électoral mesuré au second tour demeure à l'issue du premier tour, comme observé depuis l'installation de ce Rolling, très favorable à François Hollande. Avec 55% des intentions de vote, le score hebdomadaire moyen du candidat socialiste est même supérieur à celui relevé la semaine précédant le 22 avril (54%). François Hollande domine dans toutes les catégories générationnelles, à l'exception des personnes âgées de 65 ans et plus qui sont 55% à déclarer voter pour le président sortant. Du point de vue de la profession de la personne interrogée, le candidat socialiste n'est devancé par Nicolas Sarkozy que parmi les agriculteurs, artisans et commerçants (55% pour Nicolas Sarkozy), et les deux candidats sont à égalité parmi les retraités tout comme les cadres supérieurs et professions libérales ; pour le reste des catégories socioprofessionnelles, l'avantage est nettement à François Hollande.
- L'absence de resserrement entre les deux candidats s'explique par des reports de voix bénéficiant toujours nettement à François Hollande. Ainsi le candidat socialiste parvient à conforter ses intentions de vote de second tour parmi les soutiens de Jean-Luc Mélenchon au premier tour : ce vendredi, 85% d'entre eux déclarent choisir le candidat socialiste pour le 6 mai (+3 points en une semaine). Nicolas Sarkozy n'a quant à lui pas réussi à renforcer significativement les reports des voix Front National du premier tour : un léger progrès a été enregistré cette semaine, dans la mesure où le candidat de l'UMP parvient à recueillir ce vendredi le soutien de 45% des électeurs de Marine Le Pen le 22 avril (contre 42% en début de semaine), mais ces reports restent trop modestes et leur évolution trop lente pour renverser la tendance. On note par ailleurs que François Hollande parvient toujours à capter un électeur Marine Le Pen sur cinq, et qu'une part toujours importante (près d'un tiers) déclare avoir l'intention de s'abstenir. Quant à l'électorat de François Bayrou, il se porte certes moins sur François Hollande ce vendredi qu'en début de semaine (33% choisissent le candidat socialiste contre 44% lundi), et semble de plus en plus tenté par l'abstention (de 21% à 36%). L'évolution de la part d'électeurs centristes se reportant vers Nicolas Sarkozy connaît d'abord la stabilité en début de semaine, avant de chuter ce vendredi (31%, contre une moyenne de 35% les jours précédents).
Ainsi, la stratégie du président de la République sortant consistant à s'adresser directement aux électeurs de Marine Le Pen ne lui permet pas aujourd'hui de progresser sensiblement au sein de cet électorat, et semble susceptible à 9 jours du second tour de commencer à produire des effets négatifs parmi les électeurs de François Bayrou.
§ Après le premier tour, les indicateurs de souhait et de pronostic de victoire sont plus que jamais favorables à François Hollande :
o Après avoir fortement progressé dans les deux dernières semaines précédant le premier tour, la part des Français pronostiquant la victoire de François Hollande atteint suite à la révélation des résultats du 22 avril des niveaux records. Ainsi en début de semaine est-elle passée brutalement de 43% à 52% et reste depuis à ce très haut niveau, plus d'un Français sur deux considérant désormais que François Hollande sera le prochain président de la République. La victoire de Nicolas Sarkozy n'est plus envisagée que par un peu plus de 20% des interviewés. On relèvera que les sympathisants de gauche sont 77% à anticiper la victoire de François Hollande et les proches de la droite seulement 48% à pronostiquer celle de Nicolas Sarkozy.
o Le souhait de victoire est également favorable à François Hollande. Dans une proportion moins forte que le pronostic de victoire, il a connu une évolution importante en début de semaine : la part des Français souhaitant la victoire du candidat socialiste est ainsi passée de 39% environ à 43%. Les personnes souhaitant voir Nicolas Sarkozy réélu le 6 mai a quant à elle légèrement progressé après le premier tour (atteignant en moyenne 35%). Ce sont surtout les indécis qui s'avèrent nettement moins nombreux, signe d'une cristallisation forte de l'électorat après la publication des résultats du premier tour.
§ Tout au long de la semaine, la sûreté du choix s'est maintenue à un haut niveau, légèrement supérieure à 80%. Elle est plus forte parmi les sympathisants de la gauche (92% ce vendredi), que parmi ceux de la droite (86%), principalement du fait d'un haut niveau d'incertitude parmi les électeurs proches du Front National (29% ne sont pas sûrs de leur décision le 6 mai).
L'intérêt pour la campagne électorale
Stable parmi la population masculine (71%), le niveau d'intérêt bondit de 8 points parmi les femmes (69%). En termes de génération, l'intérêt demeure toujours plus élevé parmi les personnes de plus de 65 ans (80%, +4 points). Mais il ne s'accroit pas de façon linéaire en fonction de l'âge : les jeunes de 18 à 24 ans (72%, +3 points) se montrent ainsi beaucoup plus intéressés que les personnes de 25 à 34 ans (60%, stable). L'intérêt des cadres et professions libérales gagne 9 points, après la baisse brutale de 8 points la semaine dernière (71%). Il demeure plus élevé que celui des employés (63%, +5 points) et des ouvriers (61%, +5 points).
L'intérêt des habitants des zones rurales progresse de 8 points (69%) et ne se distingue plus de celui des habitants des communes urbaines de province (70%, +3 points) et des habitants de l'agglomération parisienne (69%, +1 point).
L'intérêt des sympathisants d'Europe Ecologie - Les Verts (58%) et du Front National (59%), déjà au plus bas avant le premier tour, recule encore respectivement de 9 et 5 points. A l'inverse, l'intérêt des sympathisants des deux candidats qualifiés pour le second tour est orienté à la hausse : il progresse de 8 points parmi les sympathisants PS (84%) et de 7 points parmi les sympathisants UMP (83%). Notons enfin un gain d'intérêt de 11 points parmi les sympathisants du Modem (76%).