Ainsi, Nicolas Sarkozy a qualifié lundi "d'étrange proposition" cette volonté de François Bayrou, estimant qu'il s'agissait d'une proposition "démagogique" qui reviendrait uniquement à "changer le nom" de l'établissement.
Pour sa part, Jean-Marie Le Pen, candidat du FN à la présidentielle, a estimé lundi qu'en proposant la suppression de l'ENA, l'UDF François Bayrou reprenait une idée que lui-même défend depuis "longtemps".
Selon Jean-Marie Le Pen, "formater les hauts fonctionnaires dans une école unique est une erreur et une pente vers la formation d'une espèce d'aristocratie, qui se prend pour telle d'ailleurs".
Sans être un candidat à la présidentielle, Laurent Fabius, ancien élève de l'ENA, a jugé lundi "pas très sain que tous les hauts fonctionnaires viennent de la même école" et rappelé qu'il avait proposé la suppression de l'ENA "il y a plusieurs années".
Il a indiqué à la presse avoir décidé en conséquence "de proposer une réforme profonde de l'Etat, qui commencera par la suppression de l'Ecole nationale d'administration et son remplacement par une école de très haut niveau, une école des services publics".
"Il faut qu’une telle école ouvre au service public et au service public exclusivement, et pas que ce soit en réalité une école qui dirige vers le service privé après quelques années de passage dans le service public", a-t-il poursuivi.
"Il faut aller au cœur de ce qui fait que l'Etat français ne marche pas, au cœur de cette connivence perpétuelle entre les différents partis qui sont installés au pouvoir, les puissances financières, économiques, qui sont leurs amis de classe et leurs amis de caste", a-t-il dit pour expliquer sa proposition.
Il a estimé que "la réalité de la vie des citoyens est constamment niée", citant les problèmes de logement, de pouvoir d'achat, de chômage.
"Cette attente est partagée par des femmes et des hommes qui sont de droite, de centre et de gauche, et qui en ont marre d'être ainsi pris en otage par un Etat qui s'est dévoyé et qui ne les écoute pas", a affirmé le candidat centriste.