Déjà, les armes se fourbissent dans la perspective du second tour et au-delà : Ségolène Royal a déclaré, lundi, sur RTL qu'elle allait "prendre contact" avec François Bayrou d'ici au second tour des législatives.
Les premières projections faites – qui n’incluent pas une éventuelle mobilisation au second tour des électeurs de gauche qui ne se sont pas rendus aux urnes – donnent, sur les 577 sièges de l'hémicycle, de 383 à 501 députés (contre 359 actuellement) contre seulement 60 à 185 pour les socialistes.
La presse quotidienne nationale a unanimement titré sur cette « grande marée » : Le Parisien a vu passer une "déferlante", France Soir retenant le "feu vert à Sarko", tandis que l'Humanité appelait à "empêcher une domination sans partage de l'UMP".
Parallèlement, les communistes devraient perdre leur groupe parlementaire, avec seulement 6 à 17 députés projetés. Quant au Mouvement démocrate de François Bayrou, le troisième homme de la présidentielle, il se retrouve laminé avec, en perspective, quatre sièges. Au mieux.
Le premier tour a permis d'élire ou réélire 110 députés d'emblée. Ceux-ci sont tous de droite à l'exception du socialiste Michel Lefait, réélu à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais.
La droite a recueilli près de 49% des voix, soit environ cinq points de plus qu'en 2002 tandis que la gauche s'est maintenue à 39% (contre 40% il y a cinq ans), un score déjà assez mauvais à l’époque.
C’est sans doute cette faible participation combinée avec l'effondrement du FN qui, donnant naissance à nouveau à une forte bipolarisation, cette fois-ci en nette faveur de l'UMP qui aura permis de limiter à une douzaine les triangulaires au deuxième tour contre les centaines annoncées par certains sondeurs.
Revenu sur terre après cette douche glacée, le Parti socialiste a principalement appelé à limiter les dégâts, espérant encore un "sursaut" dimanche prochain, rappelant l'impératif d'un "équilibre du pouvoir" et d'une réelle opposition dans le pays.