« Pas plus d'une star par demie journée. C'est la règle, sinon c'est ingérable », rappelle celui qui a plus de dix ans de Salon à son actif. L'année dernière, Ségolène Royale s'en était fermement prise à Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA. On ne compte plus les débordements liés à la visite de telle ou telle personnalité. «
Les Français restent attachés à une image d'Épinal de l'agriculture et il est de bon ton pour la classe politique de s'afficher aux côtés de la France rurale », souligne le sociologue François Purseigle.
Le poids politique des agriculteurs reste relatif puisque cette population ne représente plus que 1,1 million d'actifs auquel il faut rajouter 1,9 million de retraités. Ce sont donc quand même 3 millions d'électeurs potentiels qui se rendront aux urnes.
Les politiques de tous bords ont beau draguer cet électorat, le vote agricole reste immuable dans ses grandes lignes. « C'est indéniablement un vote conservateur », confirme François Purseigle. Les intentions se portent massivement sur Nicolas Sarkozy.
Mais la dégringolade des revenus et le déclassement social des agriculteurs ont contribué à nourrir un élan contestataire. « En 1988 et en 1995, Le Pen plafonnait à 10 % chez les agriculteurs, en 2002 il a bondi à 22 % », rappelle François Purseigle.