Patrice Neau, Président de l’Université franco-allemande, exprime le caractère hautement politique de cette question et réaffirme l’intérêt de la coopération :
« Le paysage de l’enseignement supérieur en Allemagne se caractérise par une très grande diversité, difficilement compréhensible pour un Français, habitué à un système centralisé.
Les Fachhochschulen, créées dans les années 60, ont su jouer, pour la plupart, du cadre offert par le processus de Bologne. Traditionnellement, elles délivraient un diplôme (« Diplom ») au bout de 4 années d’études. Une partie d’entre elles délivre maintenant un diplôme de master au bout de 5 ans (3 ans de bachelor et deux de master), tout comme leur concurrent historique, les Technische Universitäten.
Parmi les Fachhochschulen, celles qui pratiquent une recherche appliquée de qualité et qui ont un corps professoral constitué de professeurs habilités à diriger des recherches souhaiteraient avoir la possibilité de délivrer des doctorats, ce qui permettrait de muscler leur recherche et d’obtenir des fonds de l’État fédéral.
L’Université franco-allemande coopère aussi bien avec des Universités techniques que des Fachhochschulen. Pour nous, c’est la qualité des cursus qui est essentielle, et nous avons de très bons cursus entre des établissements français et des Fachhochschulen.
Dans un pays où la politique universitaire dépend en très grande partie des Länder, où seule la recherche est soutenue par l’État fédéral, la question est hautement politique et déchaîne les passions jusqu’au sein de la HRK (conférences qui regroupe la quasi-totalité des établissements d’enseignement supérieur) présidée par un farouche défenseur des privilèges universitaires. »