D'autres, comme le Snalc-CSEN, traditionnellement classé à droite, ont déposé des préavis académiques, et des militants du Sgen-CFDT ou de l'Unsa-Education pourront aussi, localement, se joindre au mouvement de grève.
Les modalités de la journée du 20 mars, seront aussi plus originales. En plus des habituels rassemblements et manifestations, les profs veulent profiter du calendrier électoral pour occuper le plus possible le terrain, dans les gares, les zones piétonnes, les mairies, à travers des "opérations tam-tam", etc.
Les enseignants protestent contre la suppression de 5.000 postes dans le secondaire à la rentrée, notamment par le biais d'un décret, dont ils n'hésitent pas à mettre l'abrogation dans la balance électorale.
Ce texte allonge le temps de travail de certains d'entre eux, sans contrepartie, instaure leur possible bivalence (enseignement de deux matières) et facilite les nominations dans plusieurs établissements.
Il s'agit d'"expliquer le sens de notre combat" à l'opinion publique mais aussi de "remettre l'éducation au centre de la campagne", assure Bernard Boisseau, secrétaire général du Snes-FSU, qui ironise: "on a envoyé 21 fiches et 11 questions aux candidats et bien, on a du mal à ramasser les copies !".
L'intersyndicale formée mi-novembre et qui représente 99% du corps enseignant a déjà rédigé une lettre ouverte aux parents d'élèves pour expliquer les boycotts de bacs blancs, conseils de classe silencieux et autres rétentions de notes, qui sanctionnent depuis deux mois la vie de centaines d'établissements.
"Il existe une influence directe des professeurs parce qu'ils ont une bonne image auprès des parents et des élèves", analyse Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU.
Or, le vote des 850.000 enseignants est apparu pendant cette campagne plus volatil, donc surprenant, voire inquiétant, pour la gauche. Historique réserve électorale, le corps enseignant lui réserve moins de la moitié de ses suffrages, dont 31% seulement à Ségolène Royal, selon un sondage Ipsos (Paris: FR0000073298 - actualité) réalisé début février.
La candidate du PS "ne suscite pas l'engouement dans les salles des profs", reconnaît Claudie Martens, du Snes-FSU. "Il y a aussi un effet +par défaut+" profitable à François Bayrou, estime la responsable syndicale. D'autant que le candidat UDF a été un ministre de l'Education nationale apprécié entre 1993 et 1997.
Quant à Nicolas Sarkozy, la suggestion mercredi de son équipe d'abroger purement et simplement le décret qui cristallise tous les mécontentements, pourrait être appréciée, d'autant que les autres candidats ne se sont pas prononcés sur la question.