La proposition de Mme Royal participe "de l'antiparlementarisme le plus sommaire"
Une telle idée "renvoie à une vision un peu étrange de la démocratie qui rappelle le temps de la révolution culturelle de Mao en Chine", a-t-elle jugé.
Le député UMP Jérôme Chartier s'est élevé contre "les dérives populistes du Parti socialiste", tandis que le sénateur UMP Christian Demuynck a dénoncé "des propositions démagogiques et racoleuses".
Pour Bernard Accoyer, chef de file des députés UMP, la favorite des sondages à gauche pour 2007 "confond manifestement le suffrage universel et l'opinion publique, corps électoral et panels d'instituts de sondages".
S'employant à appliquer "cette démarche d'évaluation" à la manière dont Mme Royal exerce son mandat de députée des Deux-Sèvres depuis 2002, M. Accoyer a affirmé qu'avec seulement "quatre" interventions dans l'hémicycle "depuis deux ans et demi", elle "ne semble exercer son mandat de parlementaire que de manière épisodique".
Pour André Laignel, secrétaire général de l'Association des maires de France (AMF) et partisan de Laurent Fabius pour la primaire socialiste, la proposition de Mme Royal participe "de l'antiparlementarisme le plus sommaire".
Arnaud Montebourg, porte-parole de Ségolène Royal, a sans surprise défendu une idée qui, selon lui, "s'inspire de la démocratie athénienne où les élus discutaient de leurs choix devant les citoyens".
"C'est une piste", a commenté Bruno Le Roux, secrétaire national du PS aux élections et pro-Royal, estimant que la présidente de Poitou-Charentes "lance un débat".
Dans le même esprit, le ministre de l'Agriculture, Dominique Bussereau, élu de Charente-Maritime, a assuré que si Mme Royal avait été soumise aux jurys qu'elle propose, "elle aurait déjà été sanctionnée". "Il me semble qu'en décidant pour les élus de mettre des jurys populaires, on continue d'opposer un peuple à un autre", a regretté de son côté la députée UDF Anne-Marie Comparini.