En effet, concernant le nerf de la guerre, à savoir les rémunérations, la négociation s'ouvrira le mois prochain pour se conclure en fin d'année. Or, les syndicats demandent une hausse du point d'indice qui sert de base à la rémunération des fonctionnaires alors que Marylise Lebranchu s’est empressée de refroidir leurs ardeurs en déclarant, sans abattre ses cartes : « je dois travailler dans un cadre contraint ». Sic !
Elle aussi le reconnaît : «nous sommes face à une crise d'une gravité exceptionnelle» et d’ailleurs le gouvernement avait déjà confirmé que la progression de la masse salariale de l'État serait limitée à 1% en valeur sur trois ans !
Tout ceci est de nature à créer des tensions et l'avenir ne s'annonce pas rose et déjà même certains syndicats se déclarent déçus et réfléchissent à une réplique.
Evidemment, les agents veulent du concret et tout de suite ce qui ne semble pas possible ni voulu par le gouvernement.
Parallèlement, sur la journée de carence (c’est-à-dire le premier jour d'arrêt maladie non payé), il semblerait que les choses soient plus ouvertes sans pour autant que la ministre ait à l’avance annoncé un quelconque résultat des négociations.
Madame Lebranchu s’est bornée à fustiger le gouvernement précédent qui avait instauré cette mesure dans le but, toujours lointain, d'aligner les régimes des entreprises privées et celui de la fonction publique.
Poursuite « masquée » de la RGPP
Il y a aussi un autre sujet de friction : il s’agit de la réforme de l'État. Certes, le gouvernement Ayrault a bien l’intention de réorganiser l'État en lien direct avec une nouvelle vague de décentralisation.
Dans ce dessein, il vient de lancer un projet pilote destiné à gérer, de façon groupée, les budgets de personnels et de fonctionnement de différentes administrations dans les départements.
Le but ? Rationaliser la gestion et donc mieux l'adapter aux territoires. Faire des économies semble possible si tout le monde y met du sien. En revanche, pour certaines organisations syndicales, ce n'est ni plus ni moins qu'une poursuite déguisée de la révision générale des politiques publiques (RGPP) mise en place par Nicolas Sarkozy…