Tombée peu avant la rentrée, la nouvelle fait mal à l'université. Seuls quatre établissements hexagonaux figurent en effet parmi les cent meilleurs mondiaux dans le "classement de Shanghai", palmarès annuel qui fait autorité en la matière.
Etabli par l'Institut des Hautes Etudes de Jiaotong, l'une des deux grandes universités de Shanghai, le classement a été lancé il y a trois ans avec comme objectif de départ de comparer des universités chinoises avec les meilleures mondiales en termes d'études et de recherches. Pour figurer au top 500, les universités doivent répondre à plusieurs critères basés sur la qualité de l'enseignement et de la recherche, et les résultats académiques.
La première université française (Paris VI, Pierre-et-Marie-Curie) n'arrive qu'en 45e position. Paris-Sud culmine à la 64e place mondiale et la 16e européenne. L'Ecole normale supérieure de Paris n'arrive quant à elle qu'à la 99e place (33e européenne) et l'Ecole Polytechnique pointe à la 247e place (96e européenne).
Comme l'année précédente, ce sont les universités anglo-saxonnes qui caracolent en tête : l'américaine Harvard arrive en haut de la liste, suivie par la britannique Cambridge.
Les milieux universitaires n'ont pas tardé à réagir à ces annonces. "Le classement de Shanghai montre clairement que la dispersion actuelle des établissements d'enseignement supérieurs français nuit considérablement à leur visibilité", a souligné jeudi Jean-Charles Pomerol, président de Paris VI. "Tant que notre pays n'aura pas compris que les universités, qui abritent 80% de la recherche française en coopération avec les grands établissements comme le CNRS et l'Inserm, sont les seuls établissements susceptibles de soutenir la compétition mondiale, il ne faut attendre aucun miracle dans les classements internationaux", a-t-il ajouté.
Ce mauvais classement survient alors que Paris relance sa politique pour attirer les étudiants étrangers. En juin, le ministre de l'Education nationale avait annoncé la mise en place d'une "charte de qualité" pour l'accueil des boursiers. Avec 250 000 étudiants étrangers, la France est 4e derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne.