… a proclamé M. Bayrou, "troisième homme" de la présidentielle, qui ambitionne de prolonger aux législatives de juin son élan du premier tour (18,57%).
Au conseil national de l'UDF, à la Mutualité à Paris, le leader centriste était entouré de nombreux sénateurs et députés européens, mais seulement d'une poignée de députés nationaux (Jean Lassalle, Anne-Marie Comparini, Gérard Vignoble et Gilles Artigues).
Au même moment, l'un de ses anciens lieutenants, Hervé Morin, chef de file des députés UDF, était ostensiblement auprès du président-élu, de même que le ministre de l'Education, Gilles de Robien, et le député André Santini. M. Sarkozy a – on le sait - souhaité la constitution d'un "pôle centriste" au sein de la majorité présidentielle.
Les conseillers nationaux présents (plus d'un millier) devaient avaliser par un vote à bulletins secrets la mise sur orbite du Mouvement démocrate, qui présentera ses candidats sous cette étiquette aux élections législatives des 10 et 17 juin.
Toutefois, le parti ne sera formellement créé que lors d'un Congrès "à l'automne".
L'UDF sera "une force constitutive" de ce Mouvement, qui a vocation à accueillir d'autres personnalités physiques ou morales, comme le mouvement écologiste de Corinne Lepage Cap 21, ou Jean-Luc Bennahmias, député européen et ancien secrétaire national des Verts, qui ont déjà annoncé leur participation.
"Je sais quelle va être la difficulté extrême du combat électoral", a reconnu M. Bayrou, évoquant une "situation de risque consenti".
Selon un sondage BVA, le Mouvement démocrate n'aurait que 8 à 13 députés à l'issue des législatives, contre 29 aujourd'hui pour l'UDF.
M. Bayrou, objet de toutes les attentions de la candidate socialiste Ségolène Royal entre les deux tours de la présidentielle, a tenu à démentir toute alliance à gauche pour les législatives, qualifiée de "sornette".
"Je n'ai pas quitté l'allégeance d'un côté pour aller m'enfermer dans l'allégeance de l'autre", a-t-il assuré, sous les applaudissements d'une salle majoritairement acquise à sa cause.
S'il n'a pas voulu les condamner, il a affirmé sa "conviction profonde" qu’ "il est plus juste, plus loyal, plus prometteur, plus important de résister" quand "on subit des pressions".
Il a aussi prédit que le "rassemblement" annoncé par Nicolas Sarkozy "n'aura pas de légitimité", car "si on a vendu l'affrontement, on ne peut pas faire le rassemblement".