Retour en force de l’affrontement gauche-droite
Ainsi, les intentions de vote en faveur de François Bayrou diminuent de quatre points pour revenir à 17%, soit exactement son score mesuré à la fin février.
Cette baisse, la première depuis le début de l’année, est particulièrement sensible parmi les ouvriers et les employés (- 9 points).
Elle s’accompagne d’une remontée du résultat de Nicolas Sarkozy (31%, + 2 points) et de celui de Ségolène Royal (24%, + 1 point).
De ce fait, l’écart séparant au premier tour le candidat centriste de la candidate socialiste qui n’était que de deux points il y a une semaine est aujourd’hui de sept.
Ce mouvement s’inscrit en effet dans le cadre d’un regain des intentions de vote pour les deux candidats principaux.
Si la gauche semble bénéficier au premier tour d’une légère embellie, gagnant trois points entre Ségolène Royal, Olivier Besancenot et Marie-George Buffet, la candidate socialiste serait néanmoins finalement battue par Nicolas Sarkozy de manière plus nette que lors de nos précédentes études (46%/54%).
Parmi les électeurs de François Bayrou, moins nombreux, elle ne bénéficierait plus que du report d’un tiers de leurs intentions de vote, au lieu de la moitié précédemment.
En outre, on constate une nette dégradation des reports de voix en sa faveur parmi les électeurs d’extrême-gauche.
De fait, Ségolène Royal ne réussit pas à convaincre une majorité de Français qu’elle ferait un bon Président de la République (49%), qualité reconnue à l’inverse aussi bien à François Bayrou (60%) qu’à Nicolas Sarkozy (59%).
De plus, si elle bénéficie d’une crédibilité bien plus grande que ses trois concurrents principaux en matière de lutte contre la pauvreté et la précarité, ainsi que dans le domaine de l’école et de l’éducation, elle est devancée par le candidat de l’UMP dans la plupart des domaines testés.
Très significativement, François Bayrou n’est jugé le plus crédible sur aucun des douze sujets abordés, et n’atteint la deuxième position que sur l’environnement et sur la dette publique du pays.
Dès lors, le fait que plus des deux tiers des Français disent aujourd’hui qu’ils pourraient, le cas échéant, voter pour le candidat centriste confirme sa popularité mais ne produit pas d’effet électoral direct.
Le vote Bayrou est jugé souvent compatible avec un autre choix, mais peine à justifier de sa nécessité.
En d’autres termes, le choix fait par Nicolas Sarkozy comme par Ségolène Royal de revigorer le clivage gauche-droite produit une polarisation du débat aux dépens du candidat centriste.
Cette entreprise conjointe de normalisation politique éloigne pour l’instant le spectre de l’élimination de la candidate socialiste dès le premier tour, tout en confortant les chances de Nicolas Sarkozy de voir s’ouvrir devant lui les portes de l’Elysée.
Source : Observatoire BVA / Orange / Presse Régionale