Le plan de rigueur annoncé, hier, par le Premier Ministre est tout d’abord un constat d’échec de la politique menée par le Gouvernement depuis 2002. L'ensemble des mesures proposées va principalement pénaliser les classes moyennes et accroître les inégalités sociales, à travers notamment la décision d'augmenter le taux réduit de TVA sur des produits et services indispensables. Cette augmentation impactera directement le pouvoir d’achat des ménages et notamment les 8 millions de français qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Seront en particulier concernées les personnes âgées ayant recours à des organismes agréés de services à la personne.
La conséquence de ce plan d’austérité ce sera encore moins d’activité, moins de croissance et certainement plus de chômage.
Par ailleurs, la recherche de nouvelles économies sur la santé des Français et l'indexation de l'évolution des prestations sociales non plus sur l'inflation mais sur la croissance vont principalement toucher les publics que le Département accompagne : les personnes âgées, les personnes à faibles revenus et les familles.
En ce qui concerne les collectivités territoriales de plus de 10 000 habitants, le Premier Ministre a annoncé l’obligation de réaliser un bilan sur l’évolution des effectifs et des dépenses. Cette mesure est démagogique car les collectivités produisent déjà annuellement des rapports d’activité et des rapports financiers qui sont transmis aux préfets, représentants de l’Etat dans les territoires. Par ailleurs, elle laisse penser que la dette publique est le fait des collectivités alors que celles-ci ont l’obligation d’adopter des budgets équilibrés, contrairement à l’Etat qui s’endette chaque fois plus. A noter que la dette engendrée par les collectivités territoriales représente moins de 10 % de la dette globale du pays. C’est pourquoi, on a le sentiment, aujourd’hui, que les collectivités deviennent des boucs émissaires de ce qui ressemble, de plus en plus, à une incompétence du gouvernement.
En application des principes de la Décentralisation, les collectivités territoriales sont gérées en toute transparence, comme en témoigne le Débat d’Orientations Budgétaires qu’a tenu, hier, le Conseil Général du Nord.
Alors que des réponses à la crise économique et sociale sont urgentes, ce plan renforce l’injustice sociale en ciblant à nouveau les mêmes catégories de Français. En cela, il constitue une nouvelle aggravation des choix appliqués depuis le début du quinquennat avec, pour seule obsession, la satisfaction des marchés financiers.