Pour remplir ces object ifs, le consortium d'équipes françaises et européennes mobilisé mettra en œuvre un vaste ensemble instrumental :
• des observations au sol sur trois lieux, l'un urbain (situé au Laboratoire de l'hygiène de la Ville de Paris) et deux autres périurbains, étudieront les variabilités spatiale et temporelle des polluants dans l'agglomération. Le site SIRTA de l'IPSL (4) à l'Ecole Polytechnique et celui du golf de la Poudrerie à Livry-Gargan permettront d'échantillonner soit des masses d'air entrant dans l'agglomération parisienne, soit des masses d'air ayant subies la pollution urbaine de l'agglomération ; sur le site du SIRTA, des paramètres dynamiques (vents, turbulence, ...) seront également mesurés ;
• des observations à partir de plusieurs camions de mesures pour connaître l'étendue du panache de pollution au sol et la charge en pollution des masses d'air entrant en Île-de-France;
• des observations via un réseau de mesures par télédétection active (notamment lidar (5)) et passive (par spectrométrie) détermineront la distrib! ution ve rticale de certains polluants au-dessus de la région ;
• des observations aéroportées, avec une dizaine de vols de l'avion français ATR-42, opéré par l'unité SAFIRE (CNRS / Météo-France/ CNES), évalueront la dynamique de la formation des aérosols organiques secondaires (6) dans le panache de l'agglomération ;
• des observations à partir d'un ballon captif (Ballon Air de Paris situé dans le parc André Citroën), afin d'étudier l'homogénéité verticale de la pollution.
Une instrumentation très novatrice sera mise en place sur ces plateformes, avec pour objectif la caractérisation physico-chimique très détaillée de la pollution particulaire (concentration, distribution en taille des aérosols, composition chimique, propriétés optiques, propriétés physiques comme la volatilité…) et de ses précurseurs gazeux.
Vers de meilleures prévisions de la qualité de l'air ?
Les données recueillies permettront d'évaluer et d'amélior er les modèles utilisés pour la prévision et la simulation de la pollution atmosphérique à court terme (comme le système PREVAIR (7) au niveau national ou bien, les systèmes utilisés par les réseaux de surveillance de la qualité de l'air comme AIRPARIF (8) en Île-de-France…) et à long terme. Sur ce dernier aspect, des scénarii du développement démographique et urbanistique pour une dizaine de grandes agglomérations en Europe et en-dehors seront élaborés dans le cadre du projet MEGAPOLI. In fine, ce projet européen devrait permettre de mieux décrire l'impact des mégacités sur la qualité de l'air, la composition chimique de la troposphère et le changement climatique à l'échelle régionale.
Cette campagne est soutenue par la Communauté européenne dans le cadre du 7e PCRD, par l'INSU-CNRS via le programme national LEFE, par l'ANR et par le programme SEPPE de l'Île-de-France.