Celui qui fut "le fils préféré" de François Mitterrand s'est inscrit dans la lignée traditionnelle de la gauche, faisant du sort "des ouvriers, des employés, des petits retraités", sa priorité, et mettant en exergue sa connaissance de la France "dans ses profondeurs" et son expérience des affaires publiques.
Le député de Seine-Maritime a été acclamé à de multiples reprises par plusieurs centaines de partisans ("Laurent, président!", "Fabius, président!"), réunis sous la vieille halle du bourg de cette terre socialiste et rurale.
Assistaient à l'événement le président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy (PS) et le député PS et président du Conseil général du Gers Philippe Martin.
Alors que Mme Royal n'a exposé jusqu'ici que des orientations très générales ("floues", selon M. Fabius), insistant surtout sur "les valeurs" ("l'ordre juste", "la République du respect", etc.), son challenger s'est voulu plus précis sur ce qu'il entendait faire pour construire "une France solidaire, une France forte parce que solidaire".
Partisan d "une République parlementaire nouvelle, organisant une vraie responsabilité politique, défendant les services publics", il a insisté sur la défense de la laïcité, prenant fermement position contre toute réforme de la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat.
M. Fabius a récusé le projet "communautariste" de Nicolas Sarkozy, qu'il a accusé de "préparer une société brutale et précaire".
Régulièrement accusé de changer de ligne politique, Laurent Fabius a répondu que sa "conviction n'a jamais changé".
"Cela fait plus de 30 ans que je suis membre du Parti socialiste", a-t-il dit.
Alors que seuls 3% des sympathisants PS le choisiraient comme candidat, selon les sondages, l'ex-Premier ministre a minimisé leur importance.
Les sondages "sont, par rapport à la réalité profonde de l'opinion, comme l'écume de la vague par rapport à la profondeur de l'océan", a-t-il dit.
Outre ses soutiens traditionnels au PS (21% du total), M. Fabius peut compter sur le vote d'une partie des militants du NPS (aile gauche du PS) et de "Rénover, maintenant", le courant d'Arnaud Montebourg qui a rallié Ségolène Royal.