Sa réponse : Tel un moderne père Joseph du Tremblay, rester dans le coin, mais cette fois en tant que membre éminent du parti majoritaire au Parlement, voire comme premier ministre.
Hier, lors d’un congrès de la Russie Unie, il a déclaré pouvoir être un futur premier ministre, et qu’il conduirait la liste de son parti aux prochaines élections de la Douma en décembre, sous un tonnerre d’applaudissements des officiels du Kremlin, députés et ministres membres de la Russie Unie qui lui ont fait une standing ovation.
Les investisseurs et politiciens ont dit que M Poutine a dévoilé un plan qui suggérait qu’il convoitait le pouvoir dans l’ombre d’un Président condamné à un rôle de second plan.
M Poutine a certes ramené une stabilité politique et présidé pendant presque huit ans de croissance économique, à comparer au chaos qui a suivi l’effondrement de l’Union Soviétique de 1991.
Mais quelques investisseurs pointent le fait qu’une telle concentration de pouvoir hors du Kremlin serait une nouveauté et un risque potentiel dans un pays tellement habitué à être fortement régi depuis le bastion des Tsars, des communistes et présidents.
Les titres russes négociés à l’étranger ont vu leur valeur monter après les déclarations de Poutine, et la Deutsche Bank, dans une circulaire, déclarait “La continuité sera probablement assurée, avec Poutine jouant un rôle clé dans la Russie d’après 2008", ajoutant “Une hypothèse plus cynique du scenario présent serait que M Poutine est en train de s’accrocher au pouvoir et souhaite installer un de ses fidèles aux commandes pour pouvoir revenir à la présidence soit en 2012, soit même avant"
Elu pour 4 ans comme président en 2000 et en 2004, M Poutine a constamment répété qu’il abandonnerait la présidence en 2008, en accord avec la constitution.
Le politicien le plus populaire de Russie a refusé d’écarter l’éventualité de revenir en 2012, ce que permet la constitution.
Jusqu’à hier, M Poutine n’a jamais laissé filtrer ses intentions sur la suite de sa carrière et sur le choix de son successeur aux présidentielles russes de mars prochain.
Mais au sujet de ce que pourraient être ses occupations après avoir abandonné la présidence, il a déclaré hier aux délégués : "pour autant que la direction du gouvernement soit concerné, ceci [moi premier ministre] est une suggestion parfaitement réaliste, mais il est trop tôt pour y songer"
"Deux conditions doivent être remplies auparavant. Le parti Russie Unie doit gagner les élections, et une personne convenable, capable et moderne avec laquelle il me serait possible de travailler devra être élue président"
Questionné sur une possible modification de la constitution, M Poutine a affirmé qu’un changement constitutionnel serait inadéquat et que lutter contre la corruption et les inégalités sociales devaient être les priorités du parti.
Sous sa présidence, la Russie est devenue l’enfant chéri des investisseurs, qui l’ont glorifié pour avoir ramené une stabilité politique après les chaotiques années 90.
L’opposition, dont fait partie l’ancien champion du monde d’échecs Gary Kasparov, accuse M Poutine d’avoir augmenté le contrôle de l’état sur les medias, d’avoir élaboré un système politique dangereusement dépendant d’un seul homme et d’avoir échoué dans la chasse à la corruption.