Fabius n'a pas caché ses désaccords avec ses concurrents, notamment sur le rôle de l'Etat
Lanterne rouge dans les sondages auprès des sympathisants -mais ce seront les militants qui voteront-, Laurent Fabius, très souvent applaudi, est celui qui a le plus mobilisé la salle, en usant de ses talents reconnus de tribun. Il s'est fait l'avocat tranchant d "une politique offensivement antilibérale", la seule orientation capable de faire gagner la gauche en 2007 et de faire oublier l'échec de Lionel Jospin en 2002, selon lui.
Il a invité la gauche à "ne pas mettre ses pieds dans les thèmes" de la droite, le plus sûr moyen à ses yeux de courir à l'échec.
Première à s'exprimer, Ségolène Royal a délivré un discours extrêmement général, reprenant ses formules maintes fois testées: "développement équitable contre désordre libéral", "donner un désir d'avenir à la France". "La politique moderne, c'est écouter pour agir juste", a déclaré Mme Royal en prononçant un énième plaidoyer pour "la démocratie participative", devenue sa marque de fabrique.
Les banques au banc des accusés
Un discours pimenté peu après par une sortie virulente contre le système bancaire français.
Répondant à une question, Ségolène Royal l'a accusé de "s'enrichir sur le dos des pauvres" et de "plonger des familles dans le surendettement". Un tonnerre d'applaudissements a salué cette charge. Tout aussi posé que Mme Royal, Dominique Strauss-Kahn s'est présenté en champion d'une gauche de "la vérité", seule à même de ne pas décevoir pour avoir trop promis.
Enfin, M. Strauss-Kahn s'est fait le chantre d'une gestion rigoureuse. Il faut "cesser de faire croire que les socialistes veulent fuir dans le déficit, car la dette publique c'est payer des intérêts, et alors, l'effort de redistribution est presque annihilé par la dette publique", a-t-il dit. "Nous sommes la gauche et nous sommes attachés à cette société solidaire qui ne laisse pas le marché décider" de tout sans contrepoids, a-t-il ajouté.