Je leur dis que leurs idées et leur idéal ne seront pas oubliés dans le pacte présidentiel
A la veille de la conférence de presse du candidat UDF, Mme Royal a poursuivi ses appels du pied en direction de M. Bayrou, dont les 18,5% recueillis au premier tour constituent la clef du scrutin, alors qu'une victoire de Nicolas Sarkozy signifierait selon elle "le désordre et le malheur pour notre pays".
Elle s'est ainsi adressée "à toutes celles et tous ceux" qui veulent "élargir ce rassemblement et lui donner toutes les couleurs de l'arc-en-ciel", "à tous ceux qui pensent que les valeurs humaines doivent toujours l'emporter sur les valeurs boursières", qui pensent "que, pour que la France avance, elle a besoin d'un Etat impartial", que le leader centriste appelle de ses voeux.
Devant la presse, elle s'est ensuite montrée plus explicite en déclarant qu'en cas de soutien de M. Bayrou, il y aurait "bien sûr" des ministres UDF au gouvernement -comme en 1988 après la réélection de François Mitterrand- car "c'est ça, une majorité présidentielle".
Mme Royal s'est même dit prête à tenir "une séance de travail" avec l'équipe Bayrou pour trouver un accord sur son pacte, quitte à l'enrichir de propositions centristes.
"C'est cette convergence qui fera la dynamique électorale et fera la victoire.
C'est cette convergence qui va construire la nouvelle majorité présidentielle et la France présidente le 6 mai 2007", s'est-elle exclamée.
"François, tu as soutenu Romano Prodi contre Berlusconi, qui soutient Nicolas Sarkozy.
Il faut être clair, dans la vie", a-t-il lancé, déclenchant une ovation de la salle, où avait pris place discrètement le président de la région Georges Frêche, exclu du PS en janvier dernier.
Mais, en terre de gauche, Mme Royal n'a pas manqué non plus de soigner son aile gauche en remerciant du "fond du coeur" tous les candidats éliminés, d'Olivier Besancenot à Marie-George Buffet en passant par Dominique Voynet, qui ont appelé à voter pour elle, avec "une pensée particulière" pour Arlette Laguiller, acclamée par la salle avec des "Arlette avec nous".
"Je leur dis que leurs idées et leur idéal ne seront pas oubliés dans le pacte présidentiel", a-t-elle dit.
Mme Royal a appelé les Français à faire un "choix clair" le 6 mai en privilégiant "la voie de la réconciliation" qu'elle promeut contre celle de la "division" incarnée à ses yeux par Nicolas Sarkozy, dont la victoire signifierait "un pays fragmenté en ghettos de riches et en ghettos de pauvres".
Elle a dévoilé sa nouvelle affiche: une photo, en couleur cette fois, de la candidate, souriante et tout de blanc vêtue, barrée d'un "La France présidente".