Placer l’enfant au centre de la réflexion
Le récent rapport de l’Académie de Médecine du 29 janvier 2010 propose voire préconise ainsi de placer l’enfant au centre de la réflexion. Dans le même ordre d’idée, le rapport de la Cour des comptes sur l’éducation nationale va dans le même sens soulignant l’objectif de la réussite de tous les élèves ! En effet, dans sa 6ème proposition, le document dit bien : « redéfinir l’organisation du temps scolaire dans le premier degré dans un sens conforme à l’intérêt des élèves ».
Du coup, plusieurs constats viennent abonder cette proposition :
• l’échec de la semaine de quatre jours dont on connaît désormais les répercussions négatives, en particulier pour les élèves les plus fragiles tout comme ceux issus de milieux défavorisés doit être reconnu et statistiquement les enfants étaient en effet « désynchronisés » après une coupure trop longue.
• le rapport de l’IGEN de 2009 confirme bien le manque de temps pour couvrir les programmes.
• une fatigue plus grande à laquelle, à laquelle s’ajoute une réduction du temps de dialogue parents – enseignants, dans ce cadre expérimental de resserrement du temps scolaire a été observé.
Photo: AFP/PASCAL GEORGE
Des élèves de CP écoutent leur maîtresse, à l'école primaire du château à Bourg-de-Thizy (Rhône).
- en France : 144
- au Royaume-Uni : 190
- en Italie et au Danemark : 210
Une circulaire du ministre de l’Education nationale, en date du 18 mars 2010, répond d’ailleurs déjà aux légitimes interrogations – et préoccupations - des parlementaires : « les recteurs et les inspecteurs d'académie seront attentifs à la gestion des rythmes scolaires, en relation avec les collectivités locales, les parents d'élèves et les enseignants. En visant avant tout l'intérêt de l'enfant, ils étudieront les formules les plus adaptées aux besoins de l'élève. L'organisation de la semaine en neuf demi-journées (du lundi au vendredi en incluant le mercredi matin) est encouragée chaque fois qu'elle rencontre l'adhésion ».
La position de la FMVM
Pierre Régnault, maire de La Roche-sur-Yon, a, sur le fond, relevé l’intérêt de cette mesure. En revanche, il a condamné cette culture du changement permanent qui semble s’être instauré – voire quasi institutionnalisé- en matière d’éducation. Pourquoi cette intervention ? Car, en effet, pour les communes, elles se retrouvent le plus souvent à devoir s’adapter dans l’urgence. Or le passage à 4 jours au lieu des 5 s’est fait de façon soudaine. Et arbitraire. Elle a posé nombre de difficultés notamment en matière de gestion des personnels Atsem puisque les heures effectuées préalablement le samedi matin devaient alors être réparties sur les quatre jours travaillés ainsi que sur les activités des centres de loisirs durant les périodes de vacances. Du coup, dans bien des cas, il a fallu concentrer un nombre d’heures par jour important (souvent égal à 10 h !), pour être en mesure de maintenir le temps de travail de cette catégorie la première touchée que sont les Atsem.
Il faut le savoir : dans la grande majorité des villes moyennes, il n’y a pas eu réduction du temps de travail. De plus, dans certains cas mais demeurant à la marge, un service d’accueil a du être mis en place le samedi pour les enfants dont les parents travaillent.
Le changement répété dans l’organisation des rythmes scolaires est coûteux pour les collectivités locales considèrent donc en conclusion de leur réflexion les maires des villes moyennes.
Aussi estiment-ils dans leur ensemble comme impérativement nécessaire d’introduire davantage de souplesse, en faisant en sorte de rendre possible ces changements d’organisation des rythmes sur un même territoire. A condition de l’étaler. Sur plusieurs années.
Enfin, les maires craignent également que la réflexion parlementaire conduise à solliciter encore un peu plus les communes sur les activités périscolaires. Et par effet mécanique sur les financements associés qui manquent cruellement.