François Fillon, conseiller politique de Nicolas Sarkozy à l'UMP et ancien ministre (Affaires sociales et Education), est le probable futur Premier ministre.
M. Sarkozy continuait jeudi de travailler sur la composition du futur gouvernement, depuis son bureau provisoire, au 35 de la rue Saint-Dominique (VIIè) où de nombreuses personnalités UMP et UDF se sont rendues dans la matinée.
Selon les élus qui assistaient à cette réunion à huis clos à l'Assemblée nationale, le futur président a affirmé ainsi que "la fidélité" ne serait "pas le seul critère" pour être nommé ministre.
M. Sarkozy a ainsi souligné qu'il ne ferait "pas comme en 1995" ce qui avait conduit selon lui "à l'échec" en 1997.
Après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle en 1995, la fracture entre balladuriens et chiraquiens n'avait pas été réduite, le gouvernement ne comprenant alors que des proches de M. Chirac.
Il a insisté sur la nécessité de mettre en place "une dynamique de mobilisation autour du projet qu'il a proposé aux Français" pendant sa campagne présidentielle, a affirmé Bernard Accoyer, chef de file des députés.
Concernant l'UMP, dont il abandonne la présidence, M. Sarkozy "fera des annonces dès le 14", jour où se réunit le conseil national de l'UMP, a précisé M. Laffineur.
D'après M. Accoyer, "les parlementaires ont été profondément touchés qu'il (leur) réserve sa première rencontre", un "moment privilégié", selon Patrick Ollier, président de l'Assemblée.
C'est la première fois depuis son élection que Nicolas Sarkozy voit les parlementaires, qui lui ont tout de suite marqué une certaine déférence par rapport à son nouveau statut.
"Je me suis surpris à le vouvoyer, mais je pense que c'est normal, il est passé du compagnon de route, d'ami à président de la République", a ainsi confié Jean Leonetti.
Après sa prise de fonction, M. Sarkozy ne pourra plus pénétrer au Palais-Bourbon. En vertu de la séparation des pouvoirs, le président de la République ne peut entrer dans l'hémicycle et il est de tradition, depuis la IIIè République, qu'il ne vienne pas dans l'enceinte du Palais. Il n’y eut qu’un seul précédent : François Mitterrand, en 1982, pour le décès de Pierre Mendès-France.
Mais Nicolas Sarkozy a toutefois l'intention de modifier la Constitution afin de permettre au chef de l'Etat de pouvoir s'exprimer devant le Parlement. Une énième modification de la Constitution de 1958 ?