"Je me suis efforcé (...) de convaincre Nicolas Sarkozy qu'il n'y avait pas eu de rapport d'enquête de la DST mais seulement des vérifications", a raconté M. de Villepin, ajoutant : "M. Sarkozy, très en colère, n'était toujours pas convaincu et lorsque je l'ai raccompagné à sa voiture, il m'a indiqué : "Si vous apparaissez, le président ou vous-même, comme cachant un rapport, vous sautez.""
A en croire le chef du gouvernement, c'est ce propos, qu'il aurait lui-même "rapporté au général Rondot comme témoignage de l'état d'esprit de M. Sarkozy", que l'officier lui aurait attribué dans sa note. A la confusion des personnes s'ajouterait donc, dans cette hypothèse, un mélange des dates, puisque la note est datée de juillet 2004, alors que la scène s'est tenue en octobre suivant.
Partie civile dans l'instruction, M. Sarkozy a "découvert avec étonnement" l'épisode relaté par M. de Villepin et "décidé, dans ces conditions, de faire exception à la règle qu'il s'est fixée de ne jamais commenter les éléments de la procédure, en apportant, sur ce point, un démenti catégorique", a indiqué son défenseur, Me Thierry Herzog. "M. Sarkozy se souvient parfaitement de cet entretien, a précisé l'avocat ; il affirme qu'il n'a pas prononcé les mots qui lui sont prêtés par M. de Villepin, d'autant qu'à aucun moment, il n'a pu envisager que le chef de l'Etat ait pu être concerné en quoi que ce soit par cette affaire."
La note du général, quant à elle, comportait aussi cette mention : "Protéger DdeV et le PR". Devant les juges, le premier ministre l'a estimée "sans objet".