Nicolas Sarkozy s'est engouffré dans la salle où régnait une chaleur étouffante, prêt au dialogue avec les hommes, dont plusieurs portaient une djellaba, les femmes, dont quelques-unes voilées, plus ou moins jeunes, qui l'attendaient avec impatience.
S'en est suivie une heure de discussion souvent enflammée, ponctuée de "calmez-vous", "laissez-le parler", lancée à l'assistance par M. Zéribi.
"Je suis à gauche, mais je crois que vous êtes un démocrate. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui vous diabolisent", lui a affirmé M. Zéribi, avant de l'interpeller vivement.
"Nous n'égorgeons pas de moutons dans la baignoire" lors de fêtes religieuses musulmanes. "Nous avons des abattoirs, des vétérinaires", lance-t-il, déclenchant des applaudissement dans la salle.
M. Sarkozy, assis devant l'assistance, se lève pour se rapprocher de la petite foule qui l'écoute défendre avec conviction la "discrimination positive", et assurer que personne autant que lui "n'a autant fait pour que les musulmans français puissent vivre dans la dignité, l'égalité, l'honnêteté".
Mais le contentieux entre M. Sarkozy et les habitants des cités semble profond: "quand je vous écoute parler à la télé, j'ai envie de vomir. Vous me faites peur. Nous, ici, on vit tous ensemble, les Noirs, les Arabes, les Chinois", lui lance un jeune homme qui porte un calot blanc sur la tête.
"Vous me caricaturez comme Le Pen. Je suis venu ici parler à des Français", rétorque M. Sarkozy.
"Est-ce que vous allez retirer +kärcher+ et +racailles+", lui lance un homme d'origine africaine.
Et l'ancien ministre de l'Intérieur de réexpliquer les conditions dans lesquelles il a été amené à prononcer ces deux mots, avant de conclure: "non, je ne les retire pas".
Le candidat le promet: s'il est élu président, il mettra en oeuvre un "plan Marshall 2" en faveur des 250.000 jeunes des cités, opérationnel dès le "1er janvier 2008", pour que tous aient "une formation, une qualification, un emploi".