Le parti Radical (PR) se considère comme «l'aile sociale» de la majorité. Et s’il a organisé ces journées une semaine avant celles de l'UMP, c’est pour «faire valoir son point de vue», explique son autre co-président, le maire de Nancy André Rossinot.
Pour lui, d’ici au conseil national de l’UMP, en novembre, il reste «deux mois pour négocier nos investitures aux législatives, et pour faire en sorte que nos propositions soient retenues dans le projet».
Si le parti radical reçoit «un bon accueil, s'il y a un vrai dialogue», il pourra alors apporter son soutien au très probable candidat UMP à la présidentielle. Mais, a précisé le maire de Nancy, «ce n'est pas un chèque en blanc».
Message bien reçu par Nicolas Sarkozy. Dimanche, le président de l'UMP a envoyé un message vidéo aux militants du parti Radical. «Je m'inspirerai de vos idées, je m'appuierai sur le talent de ceux qui vous dirigent et je ferai en sorte de vous conduire à la victoire», promet-il, estimant qu'il ne faut pas «laisser à la gauche le monopole de la générosité». Le ministre de l'Intérieur rend également un hommage appuyé à Jean-Louis Borloo, un «talent qui honore notre famille politique».
Ce message devrait conforter les militants du PR dans leurs amibitions. Renforcés par la popularité de ministre de l'Emploi, deuxième personnalité de droite la plus appréciée des Français derrière le ministre de l’Intérieur, les radicaux verraient bien leur champion premier ministre en 2007.
En juin, les militants de Rhône-Alpes avaient lancé une pétition appelant à «l'entrée de Jean-Louis Borloo dans la campagne présidentielle». Pour eux, à défaut d'être candidat, le ministre de l’Emploi pourrait constituer «un tandem avec Nicolas Sarkozy» et personnifier «l'aile sociale» dont le président de l'UMP «aura besoin dans les prochains mois», comme l’explique Fabienne Levy, conseillère régionale de Rhône-Alpes et vice-présidente nationale du Parti radical.
Dans un entretien publié samedi dans Midi-Libre, André Rossinot apporte de l’eau à ce moulin. «Sarko-Borloo ou Borloo-Sarko, moi ça me parait le bon ticket», ajoute-t-il. Le parti radical estime qu’il a une carte à jouer. Comme l’explique le député Jean Léonetti, «François Bayrou a déserté le centre, en se positionnant dans l'opposition au gouvernement». Il y existe donc, selon les radicaux, un espace pour une «droite sociale».
Une idée que partage Philippe Douste-Blazy, qui a assisté samedi à l’université d’été. «Il était grand temps que notre camp, du centre et de la droite, ait une personne qui puisse inventer un système pour faire baisser le chômage», a expliqué le ministre des Affaires étrangères, qui a rendu un hommage appuyé au ministre de l’Emploi. «Je voudrais lui dire : merci pour la Francé», a-t-il lancé à la tribune, sans citer Dominique de Villepin et son plan d’urgence pour l’emploi.