« Liberté, égalité, fraternité, aujourd'hui à Dijon j'en appelle à la sororité » a-t-elle déclaré.
Très à l'aise et détendue, Ségolène Royal a tenu à secouer les femmes pour les faire sortir de mauvaises habitudes.
"Ne laissons plus le doute s'insinuer dans nos têtes sur nos capacités, nos légitimités, nos compétences, notre carrure, notre stature", a-t-elle lancé.
"A toutes ces femmes qui ont tant de mal à boucler les fins de mois, femmes manoeuvres, femmes dans les services de nettoyage, de soins aux personnes (...), femmes noires, femmes blanches, femmes des petits matins, femmes dans les entreprises agricoles si peu payées et si peu reconnues, aujourd'hui je vous demande de leur faire part de votre reconnaissance", a-t-elle encore lancé.
Elle a insisté aussi sur sa différence en tant que femme politique.
Je revendique de faire de la politique autrement à l'abri de cette brutalité", a dit Mme Royal.
"Je ne vous demande pas de voter pour moi parce que je suis une femme, mais je suis une femme et avec moi le vrai changement politique, il est là, et avec moi la politique ne sera plus jamais comme avant", a-t-elle lancé.
Elle a cité Louise Michel, qui refusait que ce soit, dans le partage hommes-femmes, "à eux la raison, à nous les effusions sentimentales", Jeanne d'Arc, l'écrivain Christine de Pisan, la révolutionnaire Olympe de Gouges, qu'elle fera entrer au Panthéon si elle est présidente, la Mulatresse solitude, Marie-Rose Toto, toutes combattantes des droits des femmes.
Etouffant un rire, elle a rendu un rapide hommage aux hommes, mais seulement comme électeurs : "Vous les hommes sans lesquels rien ne serait possible, vous qui en acceptant de voter pour une femme vous affranchissez vous-mêmes des vieux préjugés, merci d'être là rassemblés (...) dans ce désir de changement et d'avenir", a-t-elle lancé.
Elle a fait l "état des lieux" des "droits à consolider pour que vive vraiment l'égalité" : lutte contre le chômage, précarité, violences, petites retraites", qui concernent "d'abord les femmes", et a rappelé des points de son pacte présidentiel comme l'accès à la contraception gratuite pour les moins de 25 ans.
Elle a confirmé aussi que, élue, elle présenterait au Parlement un projet de loi-cadre sur les violences faites aux femmes.
La présidente chilienne Michelle Bachelet lui avait envoyé un message d'encouragement, qui a été diffusé sur grand écran. Des intervenantes ont défilé à la tribune pour dire leur soutien. Estela Carlotto, présidente des grand-mères argentines de la Place de mai, parlant comme si Ségolène Royal était déjà élue, a déclaré : "Comment aurais-je pu ne pas être là pour applaudir la décision de la France d'avoir une femme présidente socialiste ?".