"Mon sentiment principal est que le PS français n'est plus pour un paquet d'années en situation de gouverner, à la différence de la plupart des autres partis socialistes européens", déclare M. Rocard.
M. Rocard explique les problèmes actuels du PS : "ce parti est né en 1905 sur une ambiguïté qu'il n'a jamais levée : il ne sait toujours pas s'il doit accepter l'économie de marché où s'il doit ‘tout casser’. Résultat : on vient de perdre non pas une mais trois élections présidentielles de suite parce qu'on ne sait plus quoi dire".
M. Rocard a rejoint le groupement informel connu sous le pseudonyme "Les Gracques", constitué d’une vingtaine de personnalités PS et UDF, devant lequel il doit prendre la parole demain dimanche. Lorsque la question de savoir pourquoi il avait décidé de rejoindre ce groupe, M. Rocard a répondu : "Dans la déshérence de la gauche française, il faut des lieux où on pense et cela ne peut pas être dans les partis", ajoutant même : "Je me suis aperçu de manière indiscutable qu'on ne peut pas réfléchir dans des conditions soumises à des votes".