Toujours avantage Sarkozy

Les jugements favorables sur la politique économique du gouvernement avaient progressé de 6 points en janvier pour s’établir à leur « plus haut » depuis l’investiture de Dominique de Villepin.

Cette progression est interrompue ce mois ci, la perception de l’action du gouvernement en ce domaine se stabilisant à un médiocre niveau de 35% de bonnes opinions contre 63% de mauvaises.

L’évolution enregistrée en janvier correspondait donc bien à un à coup ponctuel lié à la fois à la remontée de la confiance économique des Français et au climat de polarisation politique dû à la campagne présidentielle et qui impose aux supporters de la majorité de « resserrer les rangs ».

Le 11 février constituait une étape importante dans la campagne de la candidate du parti socialiste. Or, il semble bien qu’elle soit parvenue à convaincre, les principales mesures issues des 110 propositions qu’elle a présentées étant non seulement appréciées mais jugées positives pour l’économie française par une large majorité de Français :

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La hausse de 5% des petites retraites, l’obligation faite aux entreprises de rembourser les aides accordées par l’Etat en cas de délocalisation et le « bouclier logement » (limitation du coût du logement, par le biais du versement d’allocations, à 25% des revenus pour les foyers les plus modestes) sont des mesures plébiscitées par 8 Français sur 10 (87%, 79% et 81%) qui les jugent économiquement efficaces pour le pays.

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Tout aussi populaires à gauche mais un peu moins auprès de l’ensemble des Français, la création de l’allocation autonomie pour les jeunes (64% au global et 79% auprès des sympathisants de gauche) et la hausse du SMIC à 1500 Euros (65% et 82%) sont des mesures jugées positives pour l’économie par plus de 6 Français sur 10.

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Pourtant, malgré ce « grand oral » réussi par Ségolène Royal, le programme économique et social de Nicolas Sarkozy est jugé meilleur que le sien.

… s’agissant d’un domaine où un candidat de gauche bénéficie habituellement dans l’opinion d’un crédit supérieur à son adversaire de droite.

D’autant plus que la présence d’un François Bayrou à un haut niveau – 17% des Français jugent que c’est son programme économique et social qui est le meilleur – est normalement de nature à avantager la candidate socialiste : ses supporters venant plus de la droite que de la gauche, il prend structurellement plus de « voix » à Nicolas Sarkozy qu’à Ségolène Royal.

La campagne ne fait que commencer et Ségolène Royal vient tout juste de présenter son programme. Elle a encore largement le temps de reprendre l’avantage sur son adversaire dans ce domaine et y aurait sans doute plus intérêt qu’à l’attaquer sur « son » terrain de prédilection, l’autorité.

Pour y parvenir, il faudrait et suffirait que la candidate du PS poursuive sa démarche de (re)conquête de son électorat : un quart des sympathisants de gauche jugent actuellement que les politiques économique et sociale proposées par Nicolas Sarkozy (11%) ou François Bayrou (14%) seraient meilleures que la sienne.