Les enseignants doivent mettre "tout de même un peu de distance avec les élèves" et "cette distance peut être marquée notamment par le vouvoiement", même s'il ne s'agit pas pour autant de "supprimer des relations amicales, de la confiance, de la connivence entre professeurs et élèves".
Manifestement surpris qu'une réponse à des journalistes lors de son premier déplacement dans un établissement mardi matin ait pris une telle ampleur, M. Darcos a toutefois rappelé mercredi qu'il ne fallait pas non plus "en faire toute une affaire".
De fait, les syndicats enseignants ont ouvert de grands yeux.
"Je ne comprends pas quel est le problème", a commenté Bernard Boisseau, secrétaire général du Snes-FSU, principal syndicat des collèges-lycées, expliquant à l'AFP ne "connaître aucun élève qui tutoie ses profs".
Sauf peut-être "sous le coup de l'énervement", constate Floréale Mangin, présidente de l'Union nationale lycéenne (UNL), scolarisée dans un "établissement difficile", en ZEP, en Seine-Saint-Denis.
"Le rapport professeur/élève est instauré: il peut y avoir des problèmes d'autorité mais ça ne passe jamais par le vouvoiement ou le tutoiement", relève la jeune fille qui souhaiterait surtout que les enseignants soient "mieux formés" à la gestion d'une classe et les élèves plus sensibilisés à "la citoyenneté".
"C'est un nouvel état d'esprit qu'il faut introduire qui se fera naturellement, grâce à des incitations qui passeront par les chefs d'établissement", a assuré le ministre mercredi.