Elle avait invité Pascal Frissaint (Confédération paysanne) et Martin Hirsch (Emmaüs France), persuadé, "sans prendre parti", que les Verts sont les seuls à porter la revendication de "revenu de solidarité active" pour sortir de la pauvreté. Mme Voynet a même énuméré ses "rencontres avec les acteurs de terrain" - l'UFC-Que choisir, Aides, AC-Le Feu ou la CFDT - pour souligner qu'elle n'était pas isolée.
Mais les yeux rivés à son discours, elle a eu beau développer tous les thèmes de sa campagne, elle avait du mal à soulever la salle. Les quelque 750 personnes venues au meeting l'ont écoutée, même applaudie à plusieurs reprises.
Mais c'est à Noël Mamère qu'ils ont fait un triomphe. Celui qui, en 2002, avait donné aux Verts un score honorable, avec 5,2 %, a presque volé la vedette à Mme Voynet. Celui qui fut un temps candidat de la primaire interne a tenu un discours de quasi-candidat - vingt minutes sans notes. C'est lui aussi qui a annoncé que "sa" candidate avait réussi à réunir plus de 500 promesses de parrainage "sans avoir besoin de demander au grand frère".
L'ancien opposant à "Dominique" a appelé au rassemblement des siens : "Notre parti doit être uni autour de Dominique Voynet. Ce n'est pas dans les moments difficiles que l'on regarde ailleurs et qu'on est séduit un jour par Nicolas Hulot, un jour par José Bové", a-t-il lancé, avant d'avertir : "Le score que réalisera Dominique sera celui des Verts et nous en serons tous comptables."
En coulisse, il soupirait amer : "C'est une 'cata', ces meetings. Elle a le nez collé à son papier. Elle va se prendre une gifle monumentale et ensuite ce sera la débandade."