Bien évidemment, cela va représenter un manque de ressources pour les collectivités si l’Etat, dans sa réforme, ne met pas, en regard, les moyens nécessaires et suffisants pour ne pas obérer les finances publiques locales. Tout tient, apparemment, à ce « détail » sur lequel, les élus locaux, de tous bords, ne veulent pas que s’accentue la paupérisation de leurs communes, déjà confrontées à des ressources baissières.
Faire mine de croire que l’Etat n’en est pas conscient, que Bercy n’a pas déjà des substituts idoines mieux adaptés et pour les collectivités et pour celles et ceux qui créent de la valeur ajoutée et de la richesse, c’est faire montre d’un cynisme voir d’une hypocrisie condamnable.
Derrière ce chantage inflationniste – en termes de pression fiscale – se cachent bien entendu d’autres enjeux :
- Il y a celui du personnage lui-même qui se sent, semble-t-il, investi d’une mission qui dépasse celle de son simple mandat dont il pourrait se satisfaire au vu au su du désamour qui le sépare de tant de tant de nos compatriotes. Mais l’ambition est là, intacte, et l’ancien « second » de Jacques Chirac doit avoir en tête des idées et des projets que seuls ses rêves, les yeux fermés, lui permettront de les assouvir.
- Il y a aussi, dans ce contexte politico-économique complexe que traverse le pays la volonté, à peine voilée, d’apporter la démonstration à ceux qui le croiraient que l’UMP n’est qu’un monolithe « le doigt sur la couture » aux ordres de Nicolas Sarkozy. Pourquoi ? Car les grondements des villes ont aussi envahi les campagnes. Et la perspective d’offrir une alternative, le moment venu, à nos compatriotes, lors du scrutin majeur de 2012, pour faire barrage à une opposition qui travaille et panse ses plaies, n’y est certainement pas étrangère.
A une dizaine de jours du Congrès des Maires et Communautés de France, dont l’agenda est pour le moins chargé, cette initiative a au moins pour effet de créer un « buzz » dans les média, sur la toile, dans tous les milieux politiques et même syndicaux.
La fiscalité locale est une question complexe qui ne se résout ni par des initiatives médiatisées à outrance par quelques « va-t-en-guerre », ni par une simple loi de Finances présentée après de multiples auditions et concertations à la représentation nationale.
Cette fiscalité pour laquelle bien des modèles ont été créés pour en optimiser le produit a vécu. Le seuil du supportable a été franchi. Et les contribuables locaux le pensent et n »hésitent plus à le clamer, haut et fort.
Enfin, cette fiscalité, nécessaire voire indispensable, pour que se perpétuent, partout dans le pays, les projets structurants participant à l’essor des villes et l’attractivité des territoires, par ricochet, à leurs banlieues et aux communes plus modestes les plus proches, de toute façon, va être totalement bouleversée. Par la réforme territoriale. Celle souhaitée par le chef de l’Etat. Car de ce que sortira de cette réforme une fois adoptée les droits et devoirs des uns et des autres, s’en trouveront modifiés. Certes, avec pour dessein d’apporter encore davantage de services de proximité aux administrés. Bien sûr sans pour autant se départir des opportunités si grandes que nous offre l’Europe et à côté desquelles nous avons pris l’habitude de passer. Réduire les coûts, augmenter l’efficacité des services publics, rendre les territoires plus attractifs et ramener à un nombre raisonnable les échelons qui dans l’avenir pèseront sur notre destinée, n’est-ce pas là tout simplement, un projet sain un projet simple, un projet de bon sens voire se sens commun ?