On objectera, note-t-il, "qu'il s'agirait d'un recul consistant à céder aux pressions de la rue". Mais, souligne-t-il, le "recul a eu lieu lorsqu'on a décidé de ne pas appliquer la loi!".
Le président Jacques Chirac, rappelle-t-il, "a signé et promulgué une loi votée par le Parlement". Mais, d'"une manière surprenante", il a annoncé "le même jour que cette loi ne serait pas appliquée".
En définitive, explique VGE, abroger le CPE serait "plutôt une remise en ordre", d'autant que "la désorganisation des institutions a atteint un niveau inconnu depuis le début de la Ve République".
En annonçant l'abrogation de l'article 8, le gouvernement pourrait indiquer "que son intention a été mal comprise ou déformée, mais qu'il ne souhaite pas que la confusion des textes permette d'entretenir une agitation qui coûte très cher à l'image et aux intérêts de la France", préconise l'ancien chef de l'Etat.
En même temps, le gouvernement "préciserait qu'il ne mettra aucun obstacle à la poursuite des négociations entre les groupes parlementaires et les partenaires sociaux".
Quant à la "seule" autre solution, "attendre le pourrissement de la crise", elle ne fera que prolonger "le désordre des institutions", prévient-il. De surcroît, elle "fragilise et risque de diviser la majorité, en l'obligeant à voter seule un texte de compromis (...) qui vide de toute manière le CPE de son contenu incitatif".
Autre risque, exposer "à la discussion le contrat nouvelles embauches, qui est une pièce essentielle et réussie de la politique de lutte contre le chômage".
Enfin, "on peut craindre d'assister à la reprise de l'agitation lycéenne et étudiante au moment de la fin des vacances scolaires, qui créerait de fortes tensions et des risques d'affrontements". C'est "donc au gouvernement de reprendre l'initiative par un geste clair et sans équivoque", selon M. Giscard d'Estaing. AP